📔 Sujets rédigés - Bac 2024

Exploration de l'art et vérité en philosophie de l'art

ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (𝔸𝕞𝕖́𝕣𝕚𝕢𝕦𝕖 𝕕𝕦 ℕ𝕠𝕣𝕕) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
Comment être heureux si rien ne dure ?
Introduction
La question du bonheur est l'une des préoccupations majeures de l'être humain. Pourtant, cette quête se heurte à une réalité incontournable : rien ne dure. Les plaisirs, les relations, et même nos propres vies sont marqués par l'éphémère. Face à cette impermanence, comment peut-on espérer être heureux ? Cette dissertation se propose d'explorer les différentes dimensions de cette problématique en examinant d'abord les implications de l'éphémère sur notre conception du bonheur, puis en analysant les moyens d'atteindre le bonheur malgré cette fragilité.
I. L’éphémère et ses implications sur le bonheur
A. La nature transitoire des plaisirs

Les plaisirs de la vie, qu'ils soient matériels ou émotionnels, sont souvent fugaces. Un repas savoureux, une belle rencontre ou un moment de joie peuvent rapidement laisser place à la mélancolie ou à l'ennui. Comme le disait Epicure : « Il n’y a point de plaisir sans connaissance du plaisir », soulignant que la perception de l'éphémère peut nous amener à une désillusion. Cette impermanence peut engendrer une forme de désespoir, car elle nous rappelle que tout ce que nous chérissons est destiné à disparaître.

B. La souffrance liée à la perte

La prise de conscience de la brièveté des moments heureux peut également générer de la souffrance. La peur de perdre ce que nous avons ou l'angoisse de ne pas vivre des instants joyeux peuvent nous plonger dans un état de mal-être. Nietzsche évoque cette souffrance en affirmant : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort », indiquant que l'acceptation de la perte peut aussi devenir une source de force. Pourtant, cette attente d'un bonheur durable peut nous mener à une insatisfaction chronique, car nous plaçons nos espoirs dans des choses qui, par nature, ne peuvent perdurer.

II. Les voies vers le bonheur malgré l’éphémère
A. L’acceptation de l’éphémère

Il est possible de trouver le bonheur en acceptant la nature transitoire des choses. La philosophie stoïcienne, représentée par Sénèque, nous enseigne à embrasser l'incertitude de la vie : « La vie est longue si l'on sait comment l'utiliser ». En adoptant une perspective qui valorise le moment présent, nous pouvons apprendre à apprécier les petites joies fugaces, les transformant en sources de bonheur.

B. La construction de relations profondes

Le bonheur peut également se construire à travers des relations humaines authentiques. Bien que ces relations soient éphémères dans le temps, elles peuvent laisser une empreinte durable dans nos cœurs. Comme le disait Martin Buber : « Tout réel vit de l'échange », soulignant l'importance des interactions humaines. En cultivant des liens sincères et en partageant des expériences significatives, nous pouvons créer un bonheur qui transcende le simple plaisir momentané.

C. La quête d’un sens

Enfin, la recherche d’un sens à notre existence peut également nous aider à surmonter l’angoisse de l’éphémère. Comme l'affirme Viktor Frankl dans *Man's Search for Meaning* : « La vie ne devient significative que lorsque l'on a trouvé un sens », nous pouvons donner une dimension plus profonde à notre vie en investissant dans des projets qui nous tiennent à cœur. Cette quête de sens nous pousse à vivre pleinement chaque instant, tout en nous ancrant dans une perspective qui dépasse la simple satisfaction immédiate.

Conclusion
En somme, bien que rien ne dure et que l’éphémère soit une caractéristique essentielle de notre existence, cela ne signifie pas que le bonheur soit impossible. En acceptant cette réalité, en cultivant des relations profondes et en cherchant un sens à notre vie, nous pouvons trouver des sources de joie et de plénitude. Le bonheur ne réside pas dans la permanence des plaisirs, mais dans notre capacité à apprécier chaque moment pour ce qu'il est. Comme le disait Lao Tseu : « Le voyage de mille lieues commence par un pas ». C'est dans cette acceptation que nous pouvons véritablement embrasser la vie, avec toutes ses incertitudes.

Sujet 2
𝗣𝗲𝘂𝘁-𝗼𝗻 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲𝗿 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 ?
Introduction
La question de savoir si l'on peut parler sans savoir soulève des enjeux fondamentaux sur la nature du langage et de la connaissance. Parler implique une maîtrise des mots et des concepts, mais peut-on réellement s'exprimer sur un sujet que l'on ne comprend pas ? Cette réflexion nous amène à envisager les différentes dimensions de la connaissance et le rôle que celle-ci joue dans notre capacité à communiquer.
I. Les limites du langage sans connaissance
A. L'importance de la compréhension

Le langage est un outil qui véhicule des idées et des concepts. Pour s'exprimer de manière cohérente, il est essentiel de comprendre ce dont on parle. Parler sans savoir revient souvent à utiliser des mots vides de sens, ce qui peut engendrer des malentendus. Ainsi, la connaissance est la clé qui ouvre la porte à une communication authentique et significative.

B. Les risques de l'ignorance

Parler sans savoir peut également conduire à la désinformation. Dans un monde où l'information circule rapidement, les affirmations non fondées peuvent se propager, créant de fausses croyances. Cette situation souligne l'importance de s'informer avant de prendre la parole, car nos paroles peuvent avoir un impact significatif sur les autres.

II. Les nuances de la communication
A. La parole comme expression personnelle

Il est possible de parler de manière subjective, même sans expertise. Les expériences personnelles et les émotions peuvent enrichir le discours, permettant à chacun de partager des réflexions même sur des sujets qu'ils ne maîtrisent pas. Cela démontre que le langage peut également être un moyen d'échange émotionnel, au-delà de la seule transmission de savoir.

B. La parole et l'apprentissage

Parler sans savoir peut également être un vecteur d'apprentissage. En partageant nos interrogations et nos idées, nous pouvons susciter des discussions qui nous amèneront à acquérir de nouvelles connaissances. Ainsi, la parole peut servir de tremplin vers une meilleure compréhension, même si elle est initialement basée sur l'ignorance.

Conclusion
En conclusion, bien que parler sans savoir puisse sembler problématique, il existe des nuances à prendre en compte. La parole peut être un outil d'expression personnelle et d'apprentissage. Cependant, pour une communication efficace et responsable, il est essentiel de s'efforcer d'acquérir des connaissances sur les sujets que l'on aborde afin d'éviter les malentendus et la désinformation.

Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
Comment donc peut-on dire des choses extérieures qu’il y en a de conformes à la nature et que d’autres lui sont contraires ? C’est comme si nous étions isolés.
Ainsi je dirai qu’il est de la nature du pied d’être propre, mais, si tu le considères comme pied et non comme une chose isolée, son rôle sera de patauger dans la boue, de marcher sur des épines et parfois même d’être amputé pour sauver le corps entier. Sinon il ne sera plus un pied.

C’est une conception analogue qui convient à notre propre sujet.
Qu’es-tu ?  
Un homme. Si tu te considères comme un membre isolé, il est selon la nature de vivre jusqu’à un âge avancé, de t’enrichir, de te bien porter. Mais, si tu te considères comme un homme et comme partie d’un certain tout, c’est dans l’intérêt de ce tout que tu dois tantôt subir la maladie, tantôt entreprendre une traversée et courir des risques, tantôt supporter la pauvreté et parfois même mourir avant l’heure.
Pourquoi donc te fâcher ?
Ne sais-tu pas qu’isolé, pas plus que le pied ne sera un véritable pied, toi de même tu ne seras plus un homme ?
Qu’est-ce, en effet, que l’homme ?

Une partie d’une cité, de la première d’abord, de celle qui est constituée par les dieux et par les hommes, puis de celle qui, comme on dit, s’en rapproche le plus, et qui est une petite image de la cité universelle.
ÉPICTÈTE, Entretiens (I°-II° s.)
Analyse du texte
Ce texte d'Épictète soulève des questions profondes sur la nature de l'homme et son rapport au monde. L'auteur souligne que l'homme ne peut être compris en tant qu'entité isolée, mais doit plutôt être envisagé comme un membre d'une communauté plus vaste.

L'analogie avec le pied illustre l'idée que la fonction d'un individu est déterminée par son intégration dans un tout. Tout comme un pied, qui a un rôle spécifique dans le corps, un homme trouve son sens et son identité dans ses interactions avec la société. La souffrance et les sacrifices sont présentés comme des éléments inévitables de cette existence collective, et l'acceptation de ces réalités est essentielle pour mener une vie significative.

Épictète invite ainsi à réfléchir sur notre place dans le monde et sur la manière dont nous devons concilier nos désirs individuels avec le bien commun. La citation finale sur l'homme en tant que partie d'une cité souligne l'importance des relations et des responsabilités mutuelles dans la construction d'une vie harmonieuse.

Conclusion
En somme, ce texte d'Épictète nous rappelle que l'individu ne peut être réduit à une existence isolée. La véritable compréhension de soi passe par la reconnaissance de notre appartenance à un tout plus grand. En intégrant cette perspective, nous pouvons mieux appréhender notre rôle et nos responsabilités dans la société.
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (𝔸𝕟𝕥𝕚𝕝𝕝𝕖𝕤-𝔾𝕦𝕪𝕒𝕟𝕖) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
𝗣𝘂𝗶𝘀-𝗷𝗲 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝘀𝗶 𝗷’𝗮𝗶 𝗿𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 ?
Introduction
La question de savoir si l’on a raison est au cœur de la réflexion philosophique et de notre quête de vérité. Peut-on réellement affirmer que l’on détient la vérité sur un sujet donné ? Comme l’a dit Socrate, « Je sais que je ne sais rien », cette interrogation nous pousse à explorer les fondements de notre connaissance et les moyens par lesquels nous pouvons justifier nos croyances.
I. Les fondements de la connaissance
A. La recherche de la vérité

La quête de la vérité repose sur des bases solides. Pour savoir si l’on a raison, il est essentiel de s’appuyer sur des faits vérifiables et des preuves tangibles. La méthode scientifique, par exemple, nous offre un cadre rigoureux pour établir des vérités objectives. Selon Karl Popper, « La science ne peut jamais prouver une théorie, elle peut seulement la falsifier. » Cela souligne que même des conclusions scientifiques peuvent être sujettes à révision à la lumière de nouvelles preuves.

B. Les croyances et les biais cognitifs

Nos croyances, souvent influencées par notre éducation et notre environnement, peuvent altérer notre capacité à juger de manière objective. Les biais cognitifs, tels que le biais de confirmation, nous poussent à privilégier les informations qui confirment nos opinions préexistantes. Comme l’a dit Francis Bacon, « L’esprit humain est comme un miroir déformant. » Il est donc important de remettre en question nos certitudes et d’adopter une approche critique pour évaluer la validité de nos affirmations.

II. Les limites de notre discernement
A. La subjectivité de la perception

La manière dont nous percevons le monde est souvent teintée de subjectivité. Nos expériences personnelles et nos émotions influencent notre interprétation des faits. Par conséquent, ce qui peut sembler juste pour une personne peut ne pas l’être pour une autre. Comme l’a souligné Edmund Husserl, « La subjectivité est la seule source de toute connaissance. » Cette subjectivité pose la question de la relativité de la vérité et de la difficulté d’atteindre un consensus.

B. L'importance de l'ouverture d'esprit

Pour avancer dans notre recherche de la vérité, il est essentiel de cultiver l’ouverture d’esprit. Écouter les points de vue divergents et accepter la possibilité d’avoir tort nous permet d’enrichir notre compréhension. Comme le disait Voltaire, « Je désapprouve ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire. » Le dialogue et le débat sont des outils précieux pour affiner nos idées et nous rapprocher d’une vision plus complète de la réalité.

Conclusion
En conclusion, savoir si l’on a raison est une quête complexe qui nécessite une réflexion approfondie. La recherche de la vérité repose sur des fondements solides, mais est également limitée par notre subjectivité et nos biais cognitifs. Cultiver l’ouverture d’esprit et engager un dialogue constructif sont des étapes essentielles pour naviguer dans cette incertitude et approcher une compréhension plus claire de ce qui est juste.

Sujet 2
𝗟’𝗲́𝗴𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗴𝗮𝗿𝗮𝗻𝘁𝗶𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗹𝗮 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 ?
Introduction
La question de l’égalité et de la justice est au cœur des débats sociopolitiques contemporains. Si l’égalité est souvent perçue comme un fondement essentiel de la justice, peut-on affirmer qu’elle en garantit automatiquement l’existence ? Comme l’a déclaré Aristote, « L’égalité consiste à traiter également les égaux et inégalement les inégaux », ce qui soulève des interrogations sur la nature même de la justice.
I. L’égalité comme fondement de la justice
A. L’égalité des droits

L’égalité des droits est un principe fondamental qui permet d’assurer une justice pour tous. Comme l’affirme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Cette égalité juridique est essentielle pour garantir que chaque individu puisse revendiquer ses droits sans discrimination.

B. L’égalité des chances

L’égalité ne se limite pas seulement aux droits, mais doit également s’étendre aux chances. John Rawls, dans sa théorie de la justice, soutient que « Les inégalités économiques et sociales doivent être à l'avantage des plus désavantagés. » Cette approche vise à réduire les écarts de richesse et de statut, permettant ainsi à chacun d’accéder aux mêmes opportunités et de participer pleinement à la société.

II. Les limites de l’égalité pour garantir la justice
A. L’égalité formelle vs. l’égalité réelle

Bien que l’égalité formelle soit inscrite dans les lois, cela ne suffit pas à garantir une justice réelle. Comme l’a observé Nelson Mandela, « La véritable liberté ne consiste pas à être libre de la domination, mais à être libre de l’inégalité. » Cette citation souligne que l’égalité des droits ne garantit pas l’égalité des conditions de vie, ce qui peut engendrer des injustices systématiques.

B. Les inégalités structurelles

Les inégalités structurelles, telles que celles liées à la race, au genre ou à la classe sociale, peuvent perdurer malgré des lois égalitaires. Howard Zinn a déclaré : « La justice est souvent perçue comme un luxe que les opprimés ne peuvent se permettre. » Cela met en lumière que l'égalité des droits ne suffit pas à éradiquer les injustices profondément ancrées dans la société.

Conclusion
En conclusion, bien que l’égalité soit un principe fondamental pour garantir la justice, elle ne peut à elle seule assurer une justice véritable. L’égalité des droits et des chances est essentielle, mais il est tout aussi crucial de lutter contre les inégalités structurelles qui persistent dans la société. Ainsi, la quête de justice nécessite une approche holistique qui va au-delà de l’égalité formelle pour inclure des mesures visant à réduire les inégalités réelles.

Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
Il y a des gens à qui l’idée d’échec inspire une telle horreur qu’ils se retiennent de jamais rien vouloir : mais nul ne songerait à considérer cette morne passivité comme le triomphe de la liberté.
En vérité, pour que ma liberté ne risque pas de venir mourir contre l'obstacle qu'a suscité son engagement même, pour qu'elle puisse encore à travers l'échec poursuivre son mouvement, il faut que, se donnant un contenu singulier, elle vise à
travers lui une fin qui ne soit aucune chose, mais précisément le libre mouvement de l'existence. L'opinion publique n'est pas ici mauvais juge, qui admire qu'un homme sache, en cas de ruine, d'accident, prendre le dessus, c'est-à-dire renouveler son engagement dans le monde, affirmant par là hautement l'indépendance de la liberté par rapport à la chose. Ainsi, lorsque Van Gogh malade accepte sereinement la perspective d'un avenir où il ne pourra plus peindre, il n'y a pas là résignation stérile ; la peinture était pour lui un mode de vie personnelle et de communication avec autrui qui pouvait sous une autre forme se perpétuer jusque dans un asile. Dans un tel renoncement le passé se trouvera intégré et la liberté confirmée ; il sera vécu à la fois dans le déchirement et dans la joie : dans le déchirement, puisque le projet se dépouille alors de son visage singulier, il sacrifie sa chair et son sang ; mais dans la joie, puisque, au moment où l'on lâche prise, on se retrouve les mains libres et prêtes à se tendre vers un nouvel avenir. Mais ce dépassement n'est concevable que si le contenu n'est pas visé comme barrant l'avenir, mais au contraire comme dessinant en lui des possibilités neuves.
Simone DE BEAUVOIR, Pour une morale de l’ambiguïté (1947)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (𝔸𝕤𝕚𝕖) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
𝗙𝗮𝘂𝘁-𝗶𝗹 𝘀𝗲 𝗯𝗮𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝘃𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗲́ ?
Introduction
La question de savoir s'il faut se battre pour la vérité soulève des enjeux éthiques et philosophiques majeurs. Dans un monde où les opinions et les croyances divergent, la vérité apparaît souvent comme une quête difficile à atteindre. Comme l’a affirmé Albert Camus, « La vérité n’est pas toujours l’évidence, elle est parfois une lutte. » Cette réflexion nous pousse à interroger la nécessité et les méthodes de cette lutte pour la vérité.
I. La nécessité de se battre pour la vérité
A. La vérité comme fondement de la justice

Se battre pour la vérité est essentiel pour garantir la justice. Comme l’a dit Martin Luther King Jr., « La vérité est la pierre angulaire de toute société libre. » Sans vérité, il est impossible d’établir des bases justes et équitables. Les luttes pour les droits civiques et la justice sociale sont souvent motivées par un désir de révéler des vérités cachées et injustes.

B. La vérité dans le discours public

Dans une société démocratique, la vérité est cruciale pour un discours public éclairé. Comme l’a souligné George Orwell, « En temps de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » Cela montre que la lutte pour la vérité est essentielle pour contrer la désinformation et favoriser une prise de décision informée.

II. Les défis de se battre pour la vérité
A. Les conséquences personnelles

Se battre pour la vérité peut avoir des conséquences personnelles importantes. Les individus qui défendent des vérités impopulaires peuvent être ostracisés ou confrontés à des représailles. Comme l’a dit Socrate, « La vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue. » Cette quête de vérité peut donc être un chemin solitaire et difficile, mais nécessaire pour l’intégrité personnelle.

B. La vérité et la subjectivité

La lutte pour la vérité est également compliquée par la subjectivité des perceptions. Ce qui est vrai pour une personne peut ne pas l’être pour une autre. Friedrich Nietzsche a affirmé : « Il n’y a pas de vérités, seulement des interprétations. » Cette idée souligne que se battre pour la vérité peut parfois mener à des conflits inévitables entre différentes perspectives.

Conclusion
En conclusion, se battre pour la vérité est une nécessité pour garantir la justice et la liberté d’expression. Cependant, cette lutte est semée d'embûches, tant sur le plan personnel que collectif. Reconnaître la subjectivité des perceptions et les conséquences de cette quête est essentiel pour naviguer dans un monde où la vérité est souvent contestée. Néanmoins, comme l’a dit Albert Camus, « La lutte pour la vérité est un acte de foi en l’humanité. »

Sujet 2
𝗗𝗼𝗶𝘁-𝗼𝗻 𝘀𝗲 𝗹𝗶𝗯𝗲́𝗿𝗲𝗿 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝗶-𝗺𝗲̂𝗺𝗲 ?
Introduction
La question de la libération de soi-même interpelle notre rapport à l'identité, à la liberté et à la construction de notre être. Faut-il se défaire de nos propres limitations et conditionnements pour atteindre notre véritable essence ? Comme l’a dit Friedrich Nietzsche, « Deviens ce que tu es. » Cette réflexion nous amène à explorer les différentes dimensions de notre identité et les obstacles qui nous empêchent d'être pleinement nous-mêmes.
I. La nécessité de se libérer de soi-même
A. Les conditionnements sociaux

Nos vies sont souvent façonnées par des normes et des attentes sociales qui influencent notre comportement et notre pensée. Pour atteindre une authentique liberté, il est crucial de questionner ces conditionnements. Comme l’a écrit Jean-Paul Sartre, « L'homme est condamné à être libre. » Cette liberté implique de se libérer des influences extérieures pour découvrir notre véritable nature.

B. La quête de soi

Se libérer de soi-même peut également signifier entreprendre un voyage intérieur pour mieux se connaître. Carl Jung a déclaré : « Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur s'éveille. » Cette introspection est nécessaire pour se défaire des illusions et des fausses identités que nous avons construites au fil du temps.

II. Les défis de la libération de soi
A. La peur de l'inconnu

Se libérer de soi-même implique souvent de faire face à l'inconnu, ce qui peut engendrer une peur paralysante. Comme l’a écrit Rainer Maria Rilke, « La peur est l'ombre de l'amour. » Cette peur de l'inconnu peut nous empêcher d'explorer de nouvelles dimensions de notre identité et de vivre pleinement notre potentiel.

B. L'illusion de la séparation

Paradoxalement, la quête de libération peut créer un sentiment de séparation avec soi-même. En cherchant à nous libérer de nos faiblesses, nous pouvons négliger d'accepter notre totalité. Thich Nhat Hanh a dit : « Ne recherchez pas l'éveil, mais soyez l'éveil. » Cette sagesse nous rappelle que l'acceptation de soi est essentielle pour toute véritable libération.

Conclusion
En conclusion, se libérer de soi-même est une quête essentielle pour atteindre une véritable authenticité et liberté. Cependant, cette démarche comporte des défis, notamment la peur de l'inconnu et l'illusion de la séparation. Se libérer ne signifie pas abandonner qui nous sommes, mais plutôt embrasser l'ensemble de notre être. Comme l’a dit Rumi, « Vous êtes un océan dans un verre d'eau. » Cette métaphore illustre l'importance de reconnaître notre vastitude intérieure pour vivre pleinement.

Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en ce sens qu’ils n’ont qu’un petit nombre de mots et d’expressions ; et c’est un trait de vulgarité bien frappant que l’emploi d’un mot à tout faire. Cette pauvreté est encore bien riche, comme les bavardages et les querelles le font voir ; toutefois la précipitation du débit et le retour des mêmes mots montrent bien que ce mécanisme n'est nullement dominé. L’expression « ne pas savoir ce qu’on dit » prend alors tout son sens. On observera ce bavardage dans tous les genres d’ivresse et de délire. Et je ne crois même point qu’il arrive à l’homme de déraisonner par d’autres causes : l’emportement dans le discours fait de la folie avec des lieux communs. Aussi est-il vrai que le premier éclair de pensée, en tout homme et en tout enfant, est de trouver un sens à ce qu’il dit. Si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire ; et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu’il se comprenne lui-même. Penser c’est donc parler à soi.
ALAIN, « Des Poètes », in Humanités (1946)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (ℂ𝕖𝕟𝕥𝕣𝕖𝕤 𝔼́𝕥𝕣𝕒𝕟𝕘𝕖𝕣𝕤 𝔸𝕗𝕣𝕚𝕢𝕦𝕖) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
L’art nous aide-t-il à vivre ?
Introduction
La question de l’art et de son rôle dans nos vies soulève des réflexions profondes sur notre existence. L’art est-il simplement une forme de divertissement, ou joue-t-il un rôle essentiel dans notre bien-être et notre compréhension du monde ? Comme l’a dit Friedrich Schiller, « L’art est le lien entre la nature et l’humanité. » Cette idée nous invite à explorer comment l’art peut enrichir notre expérience de vie.
I. L’art comme source d’émotions et de réflexions
A. L’expression des émotions

L’art offre un moyen puissant d’exprimer et de partager nos émotions. Les œuvres artistiques, qu’il s’agisse de peinture, de musique ou de littérature, nous permettent de ressentir et de comprendre des émotions complexes. Comme l’a dit Paul Klee, « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » Cette capacité à rendre visibles nos sentiments contribue à notre santé mentale et à notre résilience.

B. L’art comme miroir de la société

L’art reflète souvent les préoccupations et les luttes de la société, nous aidant à prendre conscience des enjeux contemporains. Victor Hugo a affirmé : « L’art est une lumière qui éclaire les ténèbres de la société. » Par cette lumière, l’art nous incite à réfléchir sur notre condition humaine et à nous engager dans des actions significatives.

II. L’art et le bien-être
A. L’art comme thérapie

De nombreuses études montrent que l’art peut avoir un effet thérapeutique. L’art-thérapie, par exemple, aide les individus à exprimer leurs émotions et à surmonter des traumatismes. Comme l’a dit Pablo Picasso, « L’art lave notre âme de la poussière de la vie quotidienne. » Cette capacité à apaiser et à guérir est essentielle pour notre qualité de vie.

B. La connexion humaine à travers l’art

L’art favorise également les connexions humaines. Qu'il s'agisse d'un concert, d'une exposition ou d'une pièce de théâtre, ces expériences partagées renforcent notre sentiment d’appartenance et de communauté. Henry Miller a déclaré : « La vie sans l’art est une erreur, une fatigue, un exil. » Cela souligne l’importance de l’art dans notre vie sociale et relationnelle.

Conclusion
En conclusion, l’art joue un rôle fondamental dans nos vies, non seulement en tant qu’expression de soi mais aussi comme source de bien-être et de réflexion. Il nous aide à naviguer dans les complexités de notre existence en nous offrant des perspectives et des émotions essentielles. Comme l’a dit Victor Hugo, « L’art, c’est la vie. » Ainsi, se battre pour l’art, c’est en définitive se battre pour une vie plus riche et plus significative.

Sujet 2
Pourquoi faut-il se fier à la science ?
Introduction
La science est souvent perçue comme l'un des piliers de notre compréhension du monde. Elle repose sur des méthodes rigoureuses et des preuves empiriques, ce qui en fait une référence fiable pour expliquer les phénomènes naturels. Comme l’a dit Albert Einstein, « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. » Cette citation met en lumière le rôle crucial de la science dans notre quête de vérité et de compréhension.
I. La rigueur de la méthode scientifique
A. L’expérimentation et la vérification

La science repose sur des méthodes d'expérimentation et de vérification qui garantissent la fiabilité des résultats. Comme l’a déclaré Karl Popper, « La science est la recherche de la vérité, mais la vérité est inaccessibile. » Cette quête de la vérité, bien que complexe, est fondée sur la répétabilité et la vérifiabilité des expériences, ce qui renforce la confiance que nous pouvons avoir en ses découvertes.

B. L’évolution des connaissances

La science est dynamique et évolutive, ce qui lui permet de corriger ses erreurs et d'améliorer continuellement nos connaissances. Thomas Kuhn a affirmé : « Les révolutions scientifiques ne se produisent pas lorsque les scientifiques changent d'avis, mais lorsqu'ils changent de paradigme. » Ce processus d’adaptation et de remise en question est essentiel pour progresser vers une compréhension plus approfondie de notre monde.

II. La science comme outil de progrès
A. Les avancées technologiques

Les découvertes scientifiques ont conduit à des avancées technologiques qui améliorent notre qualité de vie. Comme l’a dit Isaac Asimov, « La science-fiction ne prédit pas l'avenir, elle l'informe. » Cette capacité de la science à transformer nos sociétés est un puissant argument en faveur de sa fiabilité et de son importance.

B. La science et la santé publique

La science joue un rôle crucial dans la santé publique, en permettant de comprendre et de combattre les maladies. Comme l’a déclaré Louis Pasteur, « La science n’a pas de patrie, mais les scientifiques en ont. » Cette citation souligne l’importance de la collaboration scientifique pour résoudre des problèmes globaux, en renforçant la confiance dans les recommandations basées sur des preuves.

Conclusion
En conclusion, se fier à la science est essentiel pour naviguer dans un monde complexe et en constante évolution. Sa rigueur méthodologique et son rôle en tant qu'outil de progrès en font une référence fiable dans notre quête de compréhension. Comme l’a dit Albert Einstein, « La science est un outil, pas une vérité absolue. » Ainsi, il est impératif de continuer à questionner et à explorer, tout en reconnaissant la valeur inestimable que la science apporte à nos vies.

Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
S'il est manifeste que l'homme est bien l'auteur de ses propres actions, et si nous ne pouvons pas ramener nos actions à d'autres principes que ceux qui sont en nous, alors les actions dont les principes sont en nous dépendent elles-mêmes de nous et sont volontaires. Semblent en témoigner, aussi bien le comportement des particuliers dans leur vie privée que la pratique des législateurs eux-mêmes. On châtie, en effet, et l’on oblige à réparation ceux qui agissent mal, à moins qu'ils n'aient agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes ; et, d'autre part, on honore ceux qui accomplissent de bonnes actions, encourageant les uns et décourageant les autres. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous et ne sont pas volontaires, personne n'incite à les faire, attendu qu'on perdrait son temps à nous persuader de ne pas avoir chaud, de ne pas souffrir, de ne pas avoir faim, et ainsi de suite, car nous n'en serons pas moins affectés par ces impressions. Et, en effet, nous punissons l’acte commis par ignorance, si nous tenons l’auteur pour responsable de son ignorance. Par exemple, en cas d'ébriété, les peines sont doublées, parce que le principe de l'acte réside dans l'agent lui-même, qui était maître de ne pas s'enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance. On punit également ceux qui ignorent telle disposition légale dont la connaissance est obligatoire et qui ne présente aucune difficulté. Et l’on fait de même chaque fois que l'ignorance paraît résulter de la négligence, car il dépend de chacun de ne pas rester ignorant, mais de faire attention à s'instruire.
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (𝕄𝕖́𝕥𝕣𝕠𝕡𝕠𝕝𝕖 𝔽𝕣𝕒𝕟𝕔𝕖) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
Introduction
La quête de la vérité est une préoccupation fondamentale de l'humanité, et la science est souvent perçue comme un moyen privilégié d'y parvenir. Cependant, peut-on véritablement considérer que la science satisfait notre besoin de vérité ? Comme l’a déclaré Albert Einstein, « La science est un outil pour comprendre le monde, mais elle ne peut pas nous dire ce que nous devons faire. » Cette réflexion nous pousse à examiner les limites et les capacités de la science dans notre recherche de vérité.
I. La science comme quête de vérité
A. La méthode scientifique

La science repose sur une méthode rigoureuse qui cherche à établir des vérités objectives par l'observation et l'expérimentation. Comme l’a écrit Karl Popper, « La science avance par conjectures et réfutations. » Ce processus permet de tester des hypothèses et de corriger des erreurs, renforçant ainsi notre confiance dans les découvertes scientifiques.

B. Les vérités provisoires

La science reconnaît que ses vérités sont souvent provisoires et sujettes à révision. Thomas Kuhn a souligné que « la science ne progresse pas par accumulation, mais par révolutions. » Cette capacité à évoluer et à s’adapter est essentielle pour répondre à notre besoin de vérité dans un monde complexe et changeant.

II. Les limites de la science face à la vérité
A. La question des valeurs

La science se concentre sur le "comment" des phénomènes, mais elle ne peut pas répondre aux questions éthiques et morales du "pourquoi". Comme l’a dit Albert Einstein, « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. » Cela souligne que la science, bien qu'elle puisse éclairer notre compréhension du monde, ne peut à elle seule satisfaire notre besoin de vérité spirituelle ou morale.

B. La perception humaine de la vérité

La vérité scientifique est également influencée par la subjectivité humaine. Les biais cognitifs peuvent altérer notre interprétation des données. Comme l’a déclaré Daniel Kahneman, « Nous sommes des experts en illusion, et nous sommes souvent trompés par nos propres perceptions. » Cette dimension subjective signifie que la science ne peut pas toujours fournir une vérité absolue, mais plutôt une vérité contextuelle.

Conclusion
En conclusion, la science joue un rôle crucial dans notre quête de vérité en nous fournissant des outils et des méthodes pour comprendre notre environnement. Cependant, ses limites doivent être reconnues, notamment en ce qui concerne les questions morales et éthiques, ainsi que les biais humains. Comme l’a dit Albert Einstein, « La science peut nous donner des réponses à des questions, mais elle ne peut pas nous dire ce qui est juste. » Ainsi, notre besoin de vérité dépasse le cadre scientifique et nécessite une approche multidimensionnelle.

Sujet 2
L’État nous doit-il quelque chose ?
Introduction
La question de ce que l’État doit à ses citoyens est au cœur des débats politiques et sociaux. Entre droits et responsabilités, l’État a-t-il des obligations envers les individus qui composent la société ? Comme l’a souligné Rousseau, « L'État est le produit de la volonté générale. » Cette réflexion nous amène à explorer les attentes et les devoirs qui en découlent dans la relation entre l’État et ses citoyens.
I. Les obligations de l’État envers ses citoyens
A. La protection des droits fondamentaux

L’État a l’obligation de garantir les droits fondamentaux de ses citoyens, tels que la liberté, la sécurité et l’égalité. Comme l’a affirmé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » Cette déclaration souligne que l’État doit créer un cadre légal qui protège ces droits et veille à leur respect.

B. L’accès aux services publics

L’État doit également garantir l’accès à des services publics essentiels, tels que l’éducation, la santé et la justice. Comme l’a dit Nelson Mandela, « L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. » Cette obligation d’assurer un accès équitable à ces services est fondamentale pour le bien-être de la société.

II. Les limites des obligations de l’État
A. La responsabilité individuelle

Bien que l’État ait des devoirs envers ses citoyens, il est également important de souligner la responsabilité individuelle. Comme l’a dit Antoine de Saint-Exupéry, « On ne voit bien qu’avec le cœur. » Cela implique que les citoyens doivent aussi contribuer activement à la société et à son fonctionnement, en respectant les lois et en participant à la vie civique.

B. Les limites budgétaires et économiques

Les capacités de l’État à répondre à ses obligations sont également limitées par des réalités budgétaires et économiques. Comme l’a noté John Maynard Keynes, « Les idées, les croyances et les opinions des hommes sont les moteurs de l'économie. » Cela signifie que les ressources disponibles peuvent influencer la capacité de l’État à satisfaire les besoins de tous ses citoyens.

Conclusion
En conclusion, l’État a des obligations envers ses citoyens, notamment en matière de protection des droits fondamentaux et d’accès aux services publics. Cependant, ces obligations doivent être équilibrées avec la responsabilité individuelle et les contraintes économiques. Comme l’a dit Rousseau, « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. » Cette dualité soulève des questions essentielles sur le rôle de l’État et les attentes des citoyens envers celui-ci.

Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
Toute action humaine exige un mobile qui fournisse l’énergie nécessaire pour l’accomplir, et elle est bonne ou mauvaise selon que le mobile est élevé ou bas.

Pour se plier à la passivité épuisante qu’exige l’usine, il faut chercher des mobiles en soi-même, car il n’y a pas de fouets, pas de chaînes ; des fouets, des chaînes rendraient peut-être la transformation plus facile.
Les conditions même du travail empêchent que puissent intervenir d’autres mobiles que la crainte des réprimandes et du renvoi, le désir avide d’accumuler des sous, et, dans une certaine mesure, le goût des records de vitesse.

Tout concourt pour rappeler ces mobiles à la pensée et les transformer en obsessions ; il n’est jamais fait appel à rien de plus élevé ; d’ailleurs ils doivent devenir obsédants pour être assez efficaces. En même temps que ces mobiles occupent l’âme, la pensée se rétracte sur un point du temps pour éviter la souffrance, et la conscience s’éteint autant que les nécessités du travail le permettent.

Une force presque irrésistible, comparable à la pesanteur, empêche alors de sentir la présence d’autres êtres humains qui peinent eux aussi tout près ; il est presque impossible de ne pas devenir indifférent et brutal comme le système dans lequel on est pris ; et réciproquement la brutalité du système est reflétée et rendue sensible par les gestes, les
regards, les paroles de ceux qu’on a autour de soi.

Après une journée ainsi passée, un ouvrier n’a qu’une plainte, plainte qui ne parvient pas aux oreilles des hommes étrangers à cette condition et ne leur dirait rien si elle y parvenait ; il a trouvé le temps long.
Simone WEIL, La Condition ouvrière (1943)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (ℙ𝕠𝕝𝕪𝕟𝕖́𝕤𝕚𝕖) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
Décide-t-on d’être heureux ?
Sujet 2
Le savoir nous rend-il égaux ?
Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
On dit que le temps passe ou s’écoule. On parle du cours du temps. L’eau que je vois passer s’est préparée, il y a quelques jours, dans les montagnes, lorsque le glacier a fondu ; elle est devant moi, à présent, elle va vers la mer où elle se jettera.
Si le temps est semblable à une rivière, il coule du passé vers le présent et l’avenir.
Le présent est la conséquence du passé et l’avenir la conséquence du présent.

Cette célèbre métaphore est en réalité très confuse. Car, à considérer les choses elles- mêmes, la fonte des neiges et ce qui en résulte ne sont pas des événements successifs, ou plutôt la notion même d’événement n’a pas de place dans le monde
objectif.

Quand je dis qu’avant-hier le glacier a produit l’eau qui passe à présent, je sous-entends un témoin assujetti à une certaine place dans le monde et je compare ses vues successives : il a assisté là-bas à la fonte des neiges et il a suivi l’eau dans son décours (1), ou bien, du bord de la rivière, il voit passer après deux jours d’attente
les morceaux de bois qu’il avait jetés à la source.
Les « événements » sont découpés par un observateur fini (2) dans la totalité spatio-temporelle du monde objectif. Mais, si je considère ce monde lui-même, il n’y a qu’un seul être indivisible et qui ne change pas. Le changement suppose un certain poste où je me place et d’où je vois défiler des choses ; il n’y a pas d’événements sans quelqu’un à qui ils adviennent et dont la perspective finie fonde leur individualité. Le temps suppose une vue sur le temps. Il n’est donc pas comme un ruisseau, il n’est pas une substance fluente (3)
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception (1945)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (𝕄𝕖́𝕥𝕣𝕠𝕡𝕠𝕝𝕖 𝔽𝕣𝕒𝕟𝕔𝕖 𝕣𝕖𝕞𝕡𝕝𝕒𝕔𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
Avons-nous le devoir d’être libres ?
Sujet 2
Peut-on s’arrêter de travailler ?
Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
Nous n'avons pas le sentiment que de nouveaux exemples accroissent notre certitude que deux et deux font quatre, parce que dès que la vérité de cette proposition est comprise, notre certitude est si grande qu'elle n'est pas susceptible d'augmenter.
De plus, nous éprouvons concernant la proposition « deux et deux font quatre » un sentiment de nécessité qui est absent même dans le cas des généralisations empiriques les mieux attestées. C'est que de telles généralisations restent de simples
faits : nous sentons qu'un monde où elles seraient fausses est possible, même s'il se trouve qu'elles sont vraies dans le monde réel.
Dans tous les mondes possibles, au contraire, nous éprouvons le sentiment que deux et deux feraient toujours quatre : ce
n'est plus un simple fait, mais une nécessité à laquelle tout monde, réel ou possible, doit se conformer.

Pour éclaircir ce point, prenons une vraie généralisation empirique, comme « Tous les hommes sont mortels ». Nous croyons à cette proposition, d'abord parce qu'il n'y a pas d'exemple connu d'homme ayant vécu au-delà d'un certain âge, ensuite parce que des raisons tirées de la physiologie nous font penser qu'un organisme comme le corps humain doit tôt ou tard se défaire. Laissons de côté le second point, et considérons seulement notre expérience du caractère mortel de l'homme : il est clair que nous ne pouvons nous satisfaire d'un seul exemple, fût-il clairement attesté, de mort d'homme, alors qu'avec « deux et deux font quatre », un seul cas bien compris suffit à nous persuader qu'il en sera toujours de même. Enfin nous devons admettre qu'il peut à la réflexion surgir quelque doute sur la question de savoir si vraiment tous les hommes
sont mortels. Imaginons, pour voir clairement la différence, deux mondes, l'un où certains hommes ne meurent pas, l'autre où deux et deux font cinq. Quand Swift nous parle de la race immortelle des Struldbrugs4, nous pouvons le suivre par l'imagination.
Mais un monde où deux et deux feraient cinq semble d'un tout autre niveau. Nous l'éprouverions comme un bouleversement de tout l'édifice de la connaissance, réduit à un état d'incertitude complète.
RUSSELL, Problèmes de philosophie (1912)
ℙ𝕙𝕚𝕝𝕠𝕤𝕠𝕡𝕙𝕚𝕖 (ℙ𝕠𝕝𝕪𝕟𝕖́𝕤𝕚𝕖 𝕣𝕖𝕞𝕡𝕝𝕒𝕔𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥) - 𝔹𝕒𝕔 𝟚𝟘𝟚𝟜

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet 1
Qu’y a-t-il de plus dans l’art que dans la réalité ?
Sujet 2
L’inconscience est-elle la condition du bonheur ?
Sujet 3
Expliquez le texte suivant :
Le souvenir du fruit défendu est ce qu’il y a de plus ancien dans la mémoire de chacun de nous, comme dans celle de l’humanité. Nous nous en apercevrions si ce souvenir n’était recouvert par d’autres, auxquels nous préférons nous reporter.

Que n’eût pas été notre enfance si l’on nous avait laissé faire ! Nous aurions volé de plaisirs en plaisirs. Mais voici qu’un obstacle surgissait, ni visible ni tangible : une interdiction.

Pourquoi obéissions-nous ? La question ne se posait guère ; nous avions pris l’habitude d’écouter nos parents et nos maîtres. Toutefois nous sentions bien que c’était parce qu’ils étaient nos parents, parce qu’ils étaient nos maîtres. Donc, à nos yeux, leur autorité leur venait moins d’eux-mêmes que de leur situation par rapport à nous. Ils occupaient une certaine place : c’est de là que partait, avec une force de pénétration qu’il n’aurait pas eue s’il avait été lancé d’ailleurs, le commandement. En d’autres termes, parents et maîtres semblaient agir par délégation. Nous ne nous en
rendions pas nettement compte, mais derrière nos parents et nos maîtres nous devinions quelque chose d’énorme ou plutôt d’indéfini, qui pesait sur nous de toute sa masse par leur intermédiaire. Nous dirions plus tard que c’est la société.

Philosophant alors sur elle, nous la comparerions à un organisme dont les cellules, unies par d’invisibles liens, se subordonnent les unes aux autres dans une hiérarchie savante et se plient naturellement, pour le plus grand bien du tout, à une discipline qui pourra exiger le sacrifice de la partie. Ce ne sera d’ailleurs là qu’une comparaison, car autre chose est un organisme soumis à des lois nécessaires, autre chose une société constituée par des volontés libres.
BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion (1932)

Forum(s) associé(s)

L'Art de la Philosophie : Interprétations et Débats

08 Apr, 2016

Explorez comment l'art et la philosophie s'entrelacent pour questionner notre perception de la réalité et de l'esthétique.

Read more.

Voyage à Travers la Liberté : Concepts et Dilemmes

27 Jan, 2014

Plongez dans les débats philosophiques sur la liberté, ses implications éthiques et les défis contemporains qui l'entourent.

Read more.

La Quête de la Vérité : Philosophies et Perspectives

30 Feb, 2015

Découvrez les différentes approches philosophiques de la vérité et comment elles influencent notre compréhension du monde.

Read more.
Page: