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📔 Géométrie dans l'espace

Exploration de la géométrie dans l'espace

Activité : Mission Spatiale Euclidia
📌 Contexte

Vous êtes ingénieur·e navigation à l'Agence Spatiale Européenne. La sonde Euclidia, lancée vers Jupiter dans le cadre d'une mission d'exploration des lunes galiléennes, a perdu le contact avec le centre de contrôle terrestre. Son dernier signal télémétrique, reçu il y a 3 heures, indiquait une trajectoire rectiligne définie par le point A(1,2,-1) et le vecteur directeur u(3,-1,2). Votre mission : localiser la sonde et programmer un drone de récupération pour rétablir le contact.

🔎 Partie 1 : Repérage spatial

1.1 Déterminez l'équation paramétrique de la trajectoire (droite Δ) de la sonde Euclidia.

Rappel : Équation paramétrique d'une droite passant par A(x₀,y₀,z₀) de vecteur directeur u(a,b,c) :
\begin{cases} x = x_0 + ka \\ y = y_0 + kb \\ z = z_0 + kc \end{cases} \(\quad (k \in \mathbb{R})\)

1.2 Un satellite relais stratégique se trouve dans le plan Π d'équation \( 2x - y + 3z = 5 \). Pour établir une communication de secours, vérifiez que la trajectoire Δ n'est pas parallèle au plan Π en comparant le vecteur directeur de Δ avec le vecteur normal au plan.

1.3 Calculez les coordonnées exactes du point d'intersection I entre la trajectoire Δ et le plan Π du satellite relais. Ce point représente la position où la sonde pourrait établir une communication de secours.

🚀 Partie 2 : Analyse vectorielle du plan de communication

2.1 Les ingénieurs ont identifié que les vecteurs v(1,5,1) et w(-1,1,1) correspondent aux axes principaux du système de communication du satellite relais. Vérifiez que ces vecteurs forment effectivement une base du plan Π.

2.2 Pour calibrer le système de communication, décomposez le vecteur AI (vecteur déplacement de la sonde) dans cette base de communication.

Méthode : Résoudre le système \( \overrightarrow{AI} = α\overrightarrow{v} + β\overrightarrow{w} \) où α et β sont les coefficients de décomposition dans la base de communication.
📡 Partie 3 : Optimisation de la trajectoire du drone de récupération

Pour récupérer la sonde, vous devez programmer un drone autonome avec une trajectoire rectiligne optimisée. Le drone doit minimiser la consommation d'énergie tout en garantissant l'interception.

3.1 Le drone part de la station spatiale B(0,3,-2) et doit intercepter la trajectoire Δ. Déterminez le vecteur directeur d de sa trajectoire sachant qu'il doit être orthogonal au vecteur u pour une approche optimale (économie d'énergie).

3.2 Calculez la distance minimale entre la station B et la trajectoire Δ. Démontrez que cette distance est égale à \( \frac{\sqrt{165}}{7} \) unités spatiales.

Formule : Distance d'un point à une droite = \( \frac{\|\overrightarrow{AB} \wedge \overrightarrow{u}\|}{\|\overrightarrow{u}\|} \) où \( \wedge \) désigne le produit vectoriel.
x y z Plan Π (satellite relais) Δ (trajectoire sonde Euclidia) A (position initiale) u⃗ I (intersection) B (station spatiale) d = √165/7 Trajectoire drone Projection 3D

Figure : Représentation 3D de la mission spatiale - Trajectoire de la sonde Euclidia, plan du satellite relais et optimisation du drone de récupération

💡 Prolongement : Optimisation temporelle

Défi avancé : La sonde Euclidia se déplace à une vitesse constante de \( \sqrt{14} \) unités/seconde le long de sa trajectoire, tandis que le drone de récupération peut atteindre une vitesse maximale de \( \sqrt{7} \) unités/seconde. Déterminez le point optimal d'interception en tenant compte de ces contraintes de vitesse et du temps écoulé depuis la perte de contact.

Indice : Paramétrez les positions en fonction du temps t, avec la sonde en M(t) et le drone en N(t). Résolvez l'équation \( \|\overrightarrow{BN(t)}\| = \sqrt{7} \cdot t \) pour déterminer le temps d'interception optimal.

Considération physique : Tenez compte de l'accélération nécessaire au drone pour atteindre sa vitesse maximale et des contraintes de navigation spatiale.
1. Introduction à la géométrie dans l'espace

La géométrie dans l'espace constitue une extension naturelle des concepts bidimensionnels vers un univers tridimensionnel. Cette discipline mathématique trouve ses applications dans de nombreux domaines : de la physique théorique à l'ingénierie structurale, en passant par l'infographie 3D et la robotique moderne.

Contrairement à la géométrie plane qui se limite aux notions de longueur et d'angle, la géométrie spatiale introduit des concepts fondamentaux comme les volumes, les orientations dans l'espace et les relations complexes entre objets tridimensionnels. Elle permet de modéliser des phénomènes physiques réels et de résoudre des problèmes concrets d'optimisation spatiale.

Concepts clés à maîtriser
  • 🔹 Vecteurs : Représentation des directions, forces et déplacements dans l'espace
  • 🔹 Produit scalaire : Mesure de l'alignement, calcul d'angles et test d'orthogonalité
  • 🔹 Produit vectoriel : Calcul de surfaces orientées, volumes et détermination d'orientations
  • 🔹 Représentations géométriques : Équations paramétriques et cartésiennes des droites et plans
  • 🔹 Intersections et distances : Calculs précis des positions relatives entre objets
x y z ⃗u ⃗v ⃗w O

Figure 1 : Repère orthonormé direct dans l'espace tridimensionnel

2. Produit scalaire dans l'espace
Définition géométrique

Le produit scalaire de deux vecteurs \(\vec{u}\) et \(\vec{v}\) dans l'espace est défini comme le nombre réel :

\[ \vec{u} \cdot \vec{v} = \|\vec{u}\| \|\vec{v}\| \cos(\theta) \]

où \(\theta\) est l'angle formé par les deux vecteurs. Cette formule exprime intuitivement la "projection" d'un vecteur sur l'autre.

Expression en coordonnées

Si \(\vec{u}\begin{pmatrix}x_1\\y_1\\z_1\end{pmatrix}\) et \(\vec{v}\begin{pmatrix}x_2\\y_2\\z_2\end{pmatrix}\), alors :

\[ \vec{u} \cdot \vec{v} = x_1x_2 + y_1y_2 + z_1z_2 \]
Propriétés fondamentales
  • Symétrie : \(\vec{u} \cdot \vec{v} = \vec{v} \cdot \vec{u}\)
  • Bilinéarité : \((a\vec{u}+b\vec{v}) \cdot \vec{w} = a(\vec{u}\cdot\vec{w}) + b(\vec{v}\cdot\vec{w})\)
  • Positivité : \(\vec{u} \cdot \vec{u} = \|\vec{u}\|^2 \geq 0\)
  • Orthogonalité : \(\vec{u} \cdot \vec{v} = 0 \Leftrightarrow \vec{u} \perp \vec{v}\)
Applications pratiques
  • Calcul d'angles entre vecteurs
  • Détermination de projections orthogonales
  • Test de perpendicularité
  • Calcul de travail en physique
⃗u ⃗v θ proj⃗u(⃗v) ⃗u · ⃗v = ||⃗u|| ||⃗v|| cos θ = ||⃗u|| × ||proj⃗u(⃗v)||

Figure 2 : Interprétation géométrique du produit scalaire

3. Produit vectoriel
Définition géométrique

Le produit vectoriel de deux vecteurs \(\vec{u}\) et \(\vec{v}\) est un vecteur \(\vec{w}\) tel que :

\[ \vec{u} \wedge \vec{v} = \|\vec{u}\| \|\vec{v}\| \sin(\theta) \vec{n} \]

où \(\vec{n}\) est le vecteur unitaire orthogonal à \(\vec{u}\) et \(\vec{v}\), orienté selon la règle de la main droite.

Expression en coordonnées

Si \(\vec{u}\begin{pmatrix}x_1\\y_1\\z_1\end{pmatrix}\) et \(\vec{v}\begin{pmatrix}x_2\\y_2\\z_2\end{pmatrix}\), alors :

\[ \vec{u} \wedge \vec{v} = \begin{pmatrix} y_1z_2 - z_1y_2 \\ z_1x_2 - x_1z_2 \\ x_1y_2 - y_1x_2 \end{pmatrix} \]
Propriétés essentielles
  • Antisymétrie : \(\vec{u} \wedge \vec{v} = -(\vec{v} \wedge \vec{u})\)
  • Bilinéarité : \((a\vec{u}) \wedge \vec{v} = a(\vec{u} \wedge \vec{v})\)
  • Identité de Jacobi : \(\vec{u} \wedge (\vec{v} \wedge \vec{w}) + \vec{v} \wedge (\vec{w} \wedge \vec{u}) + \vec{w} \wedge (\vec{u} \wedge \vec{v}) = \vec{0}\)
  • Norme : \(\|\vec{u} \wedge \vec{v}\| = \|\vec{u}\| \|\vec{v}\| \sin(\theta)\)
Applications géométriques
  • Calcul de l'aire d'un parallélogramme
  • Détermination d'un vecteur normal à un plan
  • Calcul de volumes (parallélépipède)
  • Moment d'une force en mécanique
⃗u ⃗v ⃗u ∧ ⃗v θ Règle de la main droite ||⃗u ∧ ⃗v|| = ||⃗u|| ||⃗v|| sin θ = Aire(parallélogramme)

Figure 3 : Produit vectoriel et orientation spatiale

4. Droites et plans dans l'espace
Représentation d'une droite

Une droite dans l'espace peut être définie de plusieurs façons équivalentes :

Représentation paramétrique :

Point \(A(x_0,y_0,z_0)\) et vecteur directeur \(\vec{u}\begin{pmatrix}a\\b\\c\end{pmatrix}\)

\[ \begin{cases} x = x_0 + ta \\ y = y_0 + tb \\ z = z_0 + tc \end{cases}, \quad t \in \mathbb{R} \]

Représentation cartésienne :

Intersection de deux plans non parallèles :

\[ \begin{cases} a_1x + b_1y + c_1z + d_1 = 0 \\ a_2x + b_2y + c_2z + d_2 = 0 \end{cases} \]

Note : Le vecteur directeur est orthogonal aux vecteurs normaux des deux plans : \(\vec{u} = \vec{n_1} \wedge \vec{n_2}\)

Équation d'un plan

Un plan dans l'espace peut être caractérisé par différentes représentations :

Équation cartésienne :

Point \(A(x_0,y_0,z_0)\) et vecteur normal \(\vec{n}\begin{pmatrix}a\\b\\c\end{pmatrix}\)

\[ a(x-x_0) + b(y-y_0) + c(z-z_0) = 0 \]

Représentation paramétrique :

Point \(A\) et deux vecteurs directeurs \(\vec{u}\), \(\vec{v}\) non colinéaires :

\[ \begin{cases} x = x_0 + su_1 + tv_1 \\ y = y_0 + su_2 + tv_2 \\ z = z_0 + su_3 + tv_3 \end{cases}, \quad s,t \in \mathbb{R} \]

Relation importante : Le vecteur normal est donné par \(\vec{n} = \vec{u} \wedge \vec{v}\)

⃗u ⃗v ⃗n Droite (d) A Plan: a(x-x₀) + b(y-y₀) + c(z-z₀) = 0 Droite: M = A + t⃗u, t ∈ ℝ

Figure 4 : Représentation d'un plan et d'une droite dans l'espace

5. Positions relatives et distances
Distance point-plan

Distance du point \(M(x_1,y_1,z_1)\) au plan \(ax + by + cz + d = 0\) :

\[ d(M,P) = \frac{|ax_1 + by_1 + cz_1 + d|}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}} \]
Distance point-droite

Distance du point \(M\) à la droite passant par \(A\) de vecteur directeur \(\vec{u}\) :

\[ d(M,d) = \frac{\|\overrightarrow{AM} \wedge \vec{u}\|}{\|\vec{u}\|} \]
Positions relatives

Droite et plan :

  • Parallèles : \(\vec{u} \cdot \vec{n} = 0\)
  • Perpendiculaires : \(\vec{u} \parallel \vec{n}\)
  • Sécantes : intersection en un point

Deux droites :

  • Parallèles : \(\vec{u_1} \parallel \vec{u_2}\)
  • Sécantes : coplanaires et non parallèles
  • Gauches : non coplanaires

Deux plans :

  • Parallèles : \(\vec{n_1} \parallel \vec{n_2}\)
  • Sécants : intersection = droite
  • Confondus : mêmes équations
Méthodes de résolution

Intersection droite-plan :

  1. Substituer les équations paramétriques
  2. Résoudre pour le paramètre
  3. Calculer le point d'intersection

Intersection de deux plans :

  1. Vérifier la non-parallélisme
  2. Calculer le vecteur directeur
  3. Trouver un point de la droite

Test de coplanarité :

  1. Calculer \(\overrightarrow{A_1A_2}\)
  2. Vérifier si \(\overrightarrow{A_1A_2} \cdot (\vec{u_1} \wedge \vec{u_2}) = 0\)
  3. Conclure sur la coplanarité
6. Applications et exercices types
Exercice 1: Calcul d'angle

Calculer l'angle entre les vecteurs \(\vec{u}\begin{pmatrix}1\\2\\-1\end{pmatrix}\) et \(\vec{v}\begin{pmatrix}3\\0\\1\end{pmatrix}\).

Solution :

\(\vec{u} \cdot \vec{v} = 1 \times 3 + 2 \times 0 + (-1) \times 1 = 2\)

\(\|\vec{u}\| = \sqrt{1^2 + 2^2 + (-1)^2} = \sqrt{6}\)

\(\|\vec{v}\| = \sqrt{3^2 + 0^2 + 1^2} = \sqrt{10}\)

\(\cos(\theta) = \frac{2}{\sqrt{6} \times \sqrt{10}} = \frac{2}{\sqrt{60}} = \frac{1}{\sqrt{15}}\)

Exercice 2: Équation de plan

Déterminer l'équation du plan passant par \(A(1,2,3)\), \(B(2,1,4)\) et \(C(0,3,2)\).

Solution :

\(\overrightarrow{AB}\begin{pmatrix}1\\-1\\1\end{pmatrix}\), \(\overrightarrow{AC}\begin{pmatrix}-1\\1\\-1\end{pmatrix}\)

\(\vec{n} = \overrightarrow{AB} \wedge \overrightarrow{AC} = \begin{pmatrix}0\\0\\0\end{pmatrix}\)

Les points sont alignés ! Pas de plan unique.

Stratégies de résolution

🎯 Problèmes d'angles :

  • Utiliser le produit scalaire
  • Calculer les normes
  • Appliquer la formule du cosinus

📐 Problèmes géométriques :

  • Identifier les objets (points, droites, plans)
  • Choisir la représentation adaptée
  • Utiliser les propriétés vectorielles

📊 Problèmes de distance :

  • Appliquer les formules directes
  • Utiliser la projection orthogonale
  • Vérifier la cohérence géométrique
7. Récapitulatif et formules essentielles
Produits vectoriels
Opération Formule
Produit scalaire \(\vec{u} \cdot \vec{v} = x_1x_2 + y_1y_2 + z_1z_2\)
Produit vectoriel \(\vec{u} \wedge \vec{v} = \begin{pmatrix}y_1z_2-z_1y_2\\z_1x_2-x_1z_2\\x_1y_2-y_1x_2\end{pmatrix}\)
Norme \(\|\vec{u}\| = \sqrt{x^2 + y^2 + z^2}\)
Angle \(\cos(\theta) = \frac{\vec{u} \cdot \vec{v}}{\|\vec{u}\| \|\vec{v}\|}\)
Distances
Type Formule
Point-Point \(d = \|\overrightarrow{AB}\|\)
Point-Plan \(d = \frac{|ax_0+by_0+cz_0+d|}{\sqrt{a^2+b^2+c^2}}\)
Point-Droite \(d = \frac{\|\overrightarrow{AM} \wedge \vec{u}\|}{\|\vec{u}\|}\)
Droites gauches \(d = \frac{|\overrightarrow{A_1A_2} \cdot (\vec{u_1} \wedge \vec{u_2})|}{\|\vec{u_1} \wedge \vec{u_2}\|}\)
Points clés à retenir
  • Le produit scalaire mesure l'alignement entre vecteurs
  • Le produit vectoriel donne un vecteur perpendiculaire aux deux vecteurs initiaux
  • La norme du produit vectoriel égale l'aire du parallélogramme
  • Une droite nécessite un point et un vecteur directeur
  • Un plan nécessite un point et un vecteur normal
  • Deux droites peuvent être parallèles, sécantes ou gauches
  • La distance point-plan utilise l'équation cartésienne
  • Les calculs vectoriels simplifient les problèmes géométriques

🎓 Géométrie dans l'espace - Cours complet

Maîtrisez les concepts fondamentaux pour réussir vos examens et applications pratiques

Exercice 1: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Déterminer l'équation cartésienne du plan passant par les points \(M_1(1, 2, 3)\), \(M_2(4, -1, 2)\) et \(M_3(0, 1, 5)\).

Pour trouver l'équation cartésienne d'un plan, nous allons utiliser la méthode suivante :
    1. Calculer un vecteur normal au plan à partir de deux vecteurs directeurs.
    2. Utiliser la forme générale de l'équation d'un plan : \(Ax + By + Cz + D = 0\), où \((A, B, C)\) est le vecteur normal et \(D\) est un réel.
    3. Déterminer la valeur de \(D\) à l'aide d'un des points appartenant au plan.

Étape 1 : Calcul d'un vecteur normal au plan
Soit \(\vec{u} = M_2 - M_1 = (3, -3, -1)\) et \(\vec{v} = M_3 - M_1 = (-1, -1, 2)\).
Le vecteur normal au plan est alors : \(\vec{n} = \vec{u} ∧ \vec{v} = (5, -7, 4)\).

Étape 2 : Écriture de l'équation cartésienne du plan
L'équation cartésienne du plan est : \(5x - 7y + 4z + D = 0\).

Étape 3 : Détermination de la valeur de \(D\)
En remplaçant les coordonnées d'un des points (\(M_1\), \(M_2\) ou \(M_3\)) dans l'équation, on obtient :
\(5(1) - 7(2) + 4(3) + D = 0\)
\(D = -2\)

Donc l'équation cartésienne du plan est : \(5x - 7y + 4z - 2 = 0\).


Exercice 2: ★ ★ ★ ☆ ☆

Soit le plan \(P\) d'équation cartésienne \(3x - 2y + z - 5 = 0\) et le point \(A(2, 1, 4)\).
Calculer la distance du point \(A\) au plan \(P\), notée \(d(A, P)\).

Pour calculer la distance d'un point à un plan, nous allons utiliser la formule suivante :
\(d(A, P) = \frac{|ax + by + cz + d|}{\sqrt{A^2 + B^2 + C^2}}\)
où \((a, b, c)\) sont les coefficients de l'équation cartésienne du plan et \(d\) est le terme constant.

Étape 1 : Identification des coefficients de l'équation du plan
   \(a = 3, b = -2, c = 1, d = -5\)

Étape 2 : Calcul de la distance
   \(d(A, P) = \frac{|3(2) - 2(1) + 1(4) - 5|}{\sqrt{3^2 + (-2)^2 + 1^2}}\)
   \(d(A, P) = \frac{|6 - 2 + 4 - 5|}{\sqrt{9 + 4 + 1}}\)
   \(d(A, P) = \frac{3}{\sqrt{14}}\)
   \(d(A, P) \approx 0.80\) (arrondi à 2 décimales)

Donc la distance du point \(A\) au plan \(P\) est d'environ 0,80 unités.


Exercice 3: ★ ★ ★ ☆ ☆

Soient \(A(x_0; y_0; z_0)\) et \(P\) le plan d'équation \(ax+by+cz+d= 0\). Demontrer que la distance du point \(A\) au plan \(P\), notée \(d(A, P)\), vérifie:\[d(A,P) = \frac{\lvert ax_0 + by_0 + cz_0 + d \rvert}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}}\]

Soit \(A(x_0, y_0, z_0)\) un point de l'espace et \(P\) un plan d'équation \(ax + by + cz + d = 0\).

La distance du point \(A\) au plan \(P\), notée \(d(A, P)\), est définie comme la longueur du segment de droite perpendiculaire au plan \(P\) et passant par le point \(A\).

Pour démontrer que \(d(A, P) = \frac{\lvert ax_0 + by_0 + cz_0 + d \rvert}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}}\), nous procédons en deux étapes :

1. Calcul du vecteur normal au plan \(P\) :
Le vecteur normal au plan \(P\) a pour coordonnées \((a, b, c)\). En effet, l'équation du plan \(P\) peut s'écrire sous la forme \(\vec{n} \cdot \vec{r} + d = 0\), où \(\vec{n} = (a, b, c)\) est le vecteur normal au plan \(P\) et \(\vec{r} = (x, y, z)\) est un point du plan \(P\). Donc le vecteur normal au plan \(P\) est \((a, b, c)\).

2. Calcul de la distance du point \(A\) au plan \(P\) :
La distance du point \(A\) au plan \(P\) est égale à la valeur absolue du produit scalaire du vecteur \(\overrightarrow{OA}\) et du vecteur normal \((a, b, c)\), divisée par la norme du vecteur normal.

En effet, soit \(\vec{u}\) le vecteur directeur de la droite perpendiculaire au plan \(P\) et passant par le point \(A\). Alors \(\vec{u}\) est colinéaire à \((a, b, c)\), et la distance de \(A\) à \(P\) est égale à la norme de la projection de \(\overrightarrow{OA}\) sur \(\vec{u}\), c'est-à-dire \(\frac{\lvert \overrightarrow{OA} \cdot \vec{u} \rvert}{\lVert \vec{u} \rVert}\).

Comme \(\vec{u}\) est colinéaire à \((a, b, c)\), on a \(\vec{u} = k(a, b, c)\) pour un certain réel \(k\). Donc \(\lVert \vec{u} \rVert = \lvert k \rvert \sqrt{a^2 + b^2 + c^2}\).

Finalement, on a :
\begin{align*}
d(A, P) &= \frac{\lvert \overrightarrow{OA} \cdot (a, b, c) \rvert}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}} \\
       &= \frac{\lvert a x_0 + b y_0 + c z_0 + d \rvert}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}}
\end{align*}

Donc la distance du point \(A\) au plan \(P\) vérifie bien :
\[d(A, P) = \frac{\lvert ax_0 + by_0 + cz_0 + d \rvert}{\sqrt{a^2 + b^2 + c^2}}\]


Exercice 4: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soient deux plans \(P_1\) et \(P_2\) d'équations respectives :
\(P_1 : 2x + 3y - z = 5\)
\(P_2 : x - 2y + 4z = 8\)
1. Déterminer l'équation de la droite d'intersection des deux plans.
2. Trouver un point appartenant à cette droite d'intersection.

1. Pour trouver l'équation de la droite d'intersection, il faut résoudre le système d'équations des deux plans :
\(2x + 3y - z = 5\)
\(x - 2y + 4z = 8\)
En résolvant ce système, on obtient l'équation de la droite d'intersection :
\(x = 2, y = 1, z = 3\)

2. Un point appartenant à cette droite d'intersection est le point \((2, 1, 3)\).


Exercice 5: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soit une droite \(D\) d'équation paramétrique :
\(D : r(t) = (2, -1, 3) + t(1, 2, -1)\)
Et un plan \(P\) d'équation :
\(P : 3x - y + 2z = 7\)
1. Déterminer l'équation cartésienne de la droite \(D\).
2. Trouver les coordonnées du point d'intersection de la droite \(D\) et du plan \(P\).

1. L'équation cartésienne de la droite \(D\) est :
\(x = 2 + t\)
\(y = -1 + 2t\)
\(z = 3 - t\)

2. Pour trouver les coordonnées du point d'intersection, on résout le système suivant :
\(3(2 + t) - (-1 + 2t) + 2(3 - t) = 7\)
Résolution : \(t = 1\)
Donc les coordonnées du point d'intersection sont \((3, 1, 2)\).



Exercice 6: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soient trois plans \(P_1\), \(P_2\) et \(P_3\) d'équations respectives :
\(P_1 : x + y - z = 1\)
\(P_2 : 2x - y + 3z = 5\)
\(P_3 : 3x + 2y + z = 7\)
Déterminer les coordonnées du point d'intersection des trois plans.

Pour trouver les coordonnées du point d'intersection, il faut résoudre le système d'équations des trois plans :
\(x + y - z = 1\)
\(2x - y + 3z = 5\)
\(3x + 2y + z = 7\)
En résolvant ce système, on obtient les coordonnées du point d'intersection :
\(x = 1, y = 2, z = 0\)

Donc le point d'intersection des trois plans \(P_1\), \(P_2\) et \(P_3\) a pour coordonnées \((1, 2, 0)\).


1. Droites dans l'espace : représentation paramétrique
Équation paramétrique

Dans l'espace tridimensionnel, une droite est définie par un point et un vecteur directeur. Une droite D passant par le point \(A(x_0, y_0, z_0)\) et dirigée par le vecteur \(\vec{u}\begin{pmatrix}a\\b\\c\end{pmatrix}\) admet pour équation paramétrique :

\( \begin{cases} x = x_0 + t \cdot a \\ y = y_0 + t \cdot b \\ z = z_0 + t \cdot c \end{cases} \quad (t \in \mathbb{R}) \)

Le paramètre \(t\) parcourt l'ensemble des nombres réels, permettant d'obtenir tous les points de la droite.

Exemple : Droite passant par \(A(1, -2, 3)\) et dirigée par \(\vec{u}\begin{pmatrix}2\\1\\-1\end{pmatrix}\) :

\(x = 1 + 2t\)
\(y = -2 + t\)
\(z = 3 - t\)
Détermination d'une droite
➤ À partir de deux points

Pour deux points distincts \(A(x_1,y_1,z_1)\) et \(B(x_2,y_2,z_2)\), le vecteur directeur est : \(\vec{AB} = \begin{pmatrix}x_2-x_1\\y_2-y_1\\z_2-z_1\end{pmatrix}\)

➤ Équation symétrique

Lorsque les composantes du vecteur directeur sont toutes non nulles, on peut écrire :

\( \frac{x-x_0}{a} = \frac{y-y_0}{b} = \frac{z-z_0}{c} \)
x y z A(x₀, y₀, z₀) u⃗ D Équation paramétrique: x = x₀ + t·uₓ y = y₀ + t·uᵧ z = z₀ + t·uᵤ Droite dans l'espace ℝ³ Point de passage A Vecteur directeur u⃗ Droite D

Figure 1 : Représentation paramétrique d'une droite dans l'espace

2. Intersection entre une droite et un plan
Méthode analytique

L'intersection d'une droite et d'un plan se détermine en substituant les équations paramétriques de la droite dans l'équation du plan.

Soit :

  • Droite D : \(\begin{cases} x = x_0 + t \cdot a \\ y = y_0 + t \cdot b \\ z = z_0 + t \cdot c \end{cases}\)
  • Plan P : \(Ax + By + Cz + D = 0\)

Étape 1 : Substituer les équations de D dans P.

\(A(x_0 + ta) + B(y_0 + tb) + C(z_0 + tc) + D = 0\)

Étape 2 : Regrouper et résoudre pour \(t\).

\(t(Aa + Bb + Cc) = -(Ax_0 + By_0 + Cz_0 + D)\)
Analyse des cas
➤ Intersection unique

Si \(\vec{u} \cdot \vec{n} = Aa + Bb + Cc \neq 0\), alors il existe un unique point d'intersection :

\(t = -\frac{Ax_0 + By_0 + Cz_0 + D}{Aa + Bb + Cc}\)
➤ Droite parallèle au plan

Si \(\vec{u} \cdot \vec{n} = 0\) (vecteur directeur orthogonal au vecteur normal) :

  • Si \(Ax_0 + By_0 + Cz_0 + D = 0\) → Droite incluse dans le plan
  • Sinon → Droite parallèle au plan (pas d'intersection)
D₁ (sécante) D₂ (parallèle) n⃗ I Plan P La droite D₁ intersecte le plan P au point I • La droite D₂ est parallèle au plan P • n⃗ est le vecteur normal au plan

Figure 2 : Intersection droite-plan : cas sécant et parallèle

3. Intersection de deux droites dans l'espace
Condition d'intersection

Dans l'espace, deux droites peuvent être coplanaires (dans le même plan) ou gauches (non coplanaires).

Soit deux droites définies par :

\(D_1\): \(\vec{OM} = \vec{OA} + t \cdot \vec{u}\) \((t \in \mathbb{R})\)

\(D_2\): \(\vec{OM} = \vec{OB} + s \cdot \vec{v}\) \((s \in \mathbb{R})\)

Condition nécessaire d'intersection : Les droites sont coplanaires si et seulement si :

\(\det(\vec{AB}, \vec{u}, \vec{v}) = 0\)

Cette condition signifie que les vecteurs \(\vec{AB}\), \(\vec{u}\) et \(\vec{v}\) sont coplanaires.

Résolution pratique
➤ Méthode par égalité des points

Si les droites se coupent, il existe \(t_0\) et \(s_0\) tels que :

\(\vec{OA} + t_0 \cdot \vec{u} = \vec{OB} + s_0 \cdot \vec{v}\)

Ce qui donne le système : \(\vec{AB} = s_0 \vec{v} - t_0 \vec{u}\)

➤ Cas particuliers
  • Droites parallèles : \(\vec{u} = k\vec{v}\) avec \(k \neq 0\)
  • Droites confondues : \(\vec{u} = k\vec{v}\) et \(A \in D_2\)
  • Droites gauches : \(\det(\vec{AB}, \vec{u}, \vec{v}) \neq 0\)
D₁ D₂ I A B Plan π

Figure 3 : Intersection de deux droites coplanaires

4. Intersection de plans dans l'espace
Intersection de deux plans

Deux plans non parallèles dans l'espace se coupent suivant une droite.

Soit deux plans :

\(P_1\): \(a_1x + b_1y + c_1z = d_1\)

\(P_2\): \(a_2x + b_2y + c_2z = d_2\)

Droite d'intersection : L'ensemble des points \((x,y,z)\) vérifiant simultanément les deux équations.

Vecteur directeur : \(\vec{u} = \vec{n_1} \wedge \vec{n_2}\)

où \(\vec{n_1}(a_1, b_1, c_1)\) et \(\vec{n_2}(a_2, b_2, c_2)\) sont les vecteurs normaux aux plans.

Intersection de trois plans

L'intersection de trois plans présente plusieurs cas selon le rang du système d'équations.

Cas possibles :
  • Point unique : \(\det(\vec{n_1}, \vec{n_2}, \vec{n_3}) \neq 0\)
  • Droite commune : Rang du système = 2
  • Plan commun : Rang du système = 1
  • Ensemble vide : Système incompatible
intersection de plan

Figure 4 : Intersection de deux plans rectangulaires formant une droite D

5. Méthodes pratiques et exemples
Algorithme général

Pour résoudre un problème d'intersection :

  1. Identifier les objets : Droites, plans, leurs équations
  2. Choisir la méthode : Substitution, système d'équations, produit vectoriel
  3. Vérifier les conditions : Parallélisme, coplanarité, rang du système
  4. Résoudre : Calculer les paramètres d'intersection
  5. Interpréter : Point, droite, plan, ou ensemble vide
Exemple complet

Trouver l'intersection de la droite \(D\) et du plan \(P\) :

\(D\): \(\begin{cases} x = 1 + 2t \\ y = -1 + t \\ z = 3 - t \end{cases}\)

\(P\): \(x + 2y - z + 4 = 0\)

Solution : Substitution dans l'équation du plan :

\((1 + 2t) + 2(-1 + t) - (3 - t) + 4 = 0\)

\(1 + 2t - 2 + 2t - 3 + t + 4 = 0\)

\(5t = 0 \Rightarrow t = 0\)

Point d'intersection : \(I(1, -1, 3)\)

Cas particuliers à retenir
➤ Distance entre droites gauches

Pour deux droites gauches \(D_1\) et \(D_2\), la distance est :

\(d(D_1, D_2) = \frac{|\vec{AB} \cdot (\vec{u_1} \times \vec{u_2})|}{|\vec{u_1} \times \vec{u_2}|}\)
➤ Position relative de trois plans
  • Faisceau de plans : Intersection selon une droite commune
  • Plans parallèles : Vecteurs normaux proportionnels
  • Plans perpendiculaires : Produit scalaire des normales nul
intersection de 3 plans

Figure 5 : Intersection de trois plans en un point

Récapitulatif des formules essentielles
Droite paramétrique
\(\vec{OM} = \vec{OA} + t\vec{u}\)
Intersection droite-plan
\(t = -\frac{Ax_0 + By_0 + Cz_0 + D}{\vec{n} \cdot \vec{u}}\)
Coplanarité de droites
\(\det(\vec{AB}, \vec{u}, \vec{v}) = 0\)
Intersection de plans
\(\vec{u} = \vec{n_1} \wedge \vec{n_2}\)
Exercice 1: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Déterminer l'équation cartésienne du plan passant par les points \(A(1, 2, 3)\), \(B(2, 1, 4)\) et \(C(3, 4, -1)\).

Pour trouver l'équation cartésienne d'un plan, on peut utiliser la forme générale \(ax + by + cz + d = 0\), où \((a, b, c)\) est un vecteur normal au plan et \(d\) est un réel.

Étapes :
1. Calculer un vecteur normal au plan :
   • On commence par calculer deux vecteurs dans le plan, par exemple \(\vec{AB}\) et \(\vec{AC}\).
   • Ensuite, on calcule leur produit vectoriel pour obtenir un vecteur normal \(\vec{n} = \vec{AB} ∧ \vec{AC}\).
   
   \(\vec{AB} = B - A = (2 - 1, 1 - 2, 4 - 3) = (1, -1, 1)\)
   \(\vec{AC} = C - A = (3 - 1, 4 - 2, -1 - 3) = (2, 2, -4)\)
   \(\vec{n} = \vec{AB} ∧ \vec{AC} = (7, -3, -3)\)
   
2. Écrire l'équation cartésienne du plan :
   L'équation cartésienne du plan est de la forme \(ax + by + cz + d = 0\), où \((a, b, c) = \vec{n} = (7, -3, -3)\).
   
3. Déterminer la valeur de d :
   • On utilise l'un des points du plan (par exemple \(A)\) pour trouver \(d\).
   • \(7 × 1 - 3 × 2 - 3 × 3 + d = 0\)
   • \(d = 14\)
   
   Donc l'équation cartésienne du plan \(P\) est :
   \(7x - 3y - 3z + 14 = 0\)


Exercice 2: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Déterminer l'équation paramétrique de la droite passant par le point \(A(1, 2, 3)\) et parallèle au vecteur directeur \(\vec{d} = (2, -1, 4)\).

L'équation paramétrique d'une droite est de la forme :
\[
\left\{
    \begin{array}{ll}
        x = x_0 + at \\
        y = y_0 + bt  & \mbox{avec } t \in \mathbb{R} \\
        z = z_0 + ct\
    \end{array}
\right..
\]
Où \((x_0, y_0, z_0)\) sont les coordonnées d'un point de la droite et \((a, b, c)\) sont les coordonnées du vecteur directeur de la droite.

Étapes :
1. Identifier les données :
   • Point \(A(1, 2, 3)\)
   • Vecteur directeur \(\vec{d} = (2, -1, 4)\)
   
2. Écrire l'équation paramétrique de la droite :
   • \(x = x_0 + at = 1 + 2t\)
   • \(y = y_0 + bt = 2 - t\)
   • \(z = z_0 + ct = 3 + 4t\)
   
Donc l'équation paramétrique de la droite \(d\) est :
\[
\left\{
    \begin{array}{ll}
        x = 1 + 2t \\
        y = 2 - t  & \mbox{avec } t \in \mathbb{R} \\
        z = 3 + 4t
    \end{array}
\right..
\]


Exercice 3: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Déterminer l'équation cartésienne du plan passant par l'origine et parallèle aux vecteurs \((1, 2, 3)\) et \((4, -1, 2)\).

Pour trouver l'équation cartésienne d'un plan, on peut utiliser la forme générale \(ax + by + cz + d = 0\), où \((a, b, c)\) est un vecteur normal au plan et \(d\) est un réel.

Étapes :
1. Calculer un vecteur normal au plan :
   • On commence par prendre deux vecteurs dans le plan, par exemple \((1, 2, 3)\) et \((4, -1, 2)\).
   • Ensuite, on calcule leur produit vectoriel pour obtenir un vecteur normal \(\vec{n}\).
   
   \(\vec{n} = (1, 2, 3) × (4, -1, 2) = (-7, -14, 7)\)
   
2. Écrire l'équation cartésienne du plan :
   L'équation cartésienne du plan est de la forme \(ax + by + cz + d = 0\), où \((a, b, c) = \vec{n} = (-7, -14, 7)\).
   
3. Déterminer la valeur de \(d\) :
   Comme le plan passe par l'origine, on a \(d = 0\).
   
Donc l'équation cartésienne du plan \(P\) est : \(-7x - 14y + 7z = 0\)


Exercice 4: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soient les plans \(P_1 : 2x + 3y - z + 4 = 0\) et \(P_2 : 4x - 6y + 2z - 8 = 0\). Déterminer la position relative de ses deux plans.

1. Trouver les vecteurs normaux aux deux plans :
   • Le vecteur normal d'un plan \(ax + by + cz + d = 0\) est donné par le triplet \((a, b, c)\).
   • Donc le vecteur normal de \(P_1\) est \((2, 3, -1)\).
   • Le vecteur normal de \(P_2\) est \((4, -6, 2)\).

2. Déterminer la position relative des deux plans :
   • Deux plans sont parallèles si leurs vecteurs normaux sont colinéaires, c'est-à-dire s'il existe un scalaire \(k \neq 0\) tel que le vecteur normal de \(P_2\) soit égal à \(k\) fois le vecteur normal de \(P_1\).
   • Ici, les vecteurs normaux \((2, 3, -1)\) et \((4, -6, 2)\) ne sont pas colinéaires, donc les plans \(P_1\) et \(P_2\) ne sont pas parallèles.
   • Deux plans sont sécants s'ils ont un point commun, c'est-à-dire s'il existe des valeurs \((x, y, z)\) qui vérifient les deux équations des plans.
   • En résolvant les deux équations, on trouve que les plans \(P_1\) et \(P_2\) ont un point commun, donc ils sont sécants.

Donc les plans \(P_1\) et \(P_2\) sont sécants.


Exercice 5: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soient les droites \(d_1 : \begin{cases} x = 2 + 4t \\ y = 1 + 2t \\ z = 3 + 5t \end{cases}\) et \(d_2 : \begin{cases} x = 3 - t \\ y = 3 - 2t \\ z = 7 - 5t \end{cases}\). Déterminer la position relative de ces deux droites.

Pour déterminer la position relative des droites \(d_1\) et \(d_2\), nous devons vérifier si elles sont parallèles, sécantes (se croisent en un point), ou gauches (ni parallèles, ni sécantes).

Étape 1 : Représentation paramétrique des droites
Les droites \(d_1\) et \(d_2\) sont données par les équations paramétriques suivantes :

Pour \(d_1\) :  
\[
\begin{cases}
x = 2 + 4t_1 \\
y = 1 + 2t_1 \\
z = 3 + 5t_1 \\
\end{cases}
\quad \text{avec } t_1 \in \mathbb{R}
\]
Pour \(d_2\) :  
\[
\begin{cases}
x = 3 - t_2 \\
y = 3 - 2t_2 \\
z = 7 - 5t_2 \\
\end{cases}
\quad \text{avec } t_2 \in \mathbb{R}
\]
Étape 2 : Vecteurs directeurs
Le vecteur directeur de la droite \(d_1\) est :
\[
\vec{v_1} = \begin{pmatrix} 4 \\ 2 \\ 5 \end{pmatrix}
\]
Le vecteur directeur de la droite \(d_2\) est :
\[
\vec{v_2} = \begin{pmatrix} -1 \\ -2 \\ -5 \end{pmatrix}
\]
Étape 3 : Parallélisme
Pour que deux droites soient parallèles, leurs vecteurs directeurs doivent être colinéaires. On vérifie la colinéarité en cherchant s'il existe un réel \( \lambda \) tel que :
\[
\vec{v_1} = \lambda \vec{v_2}
\]
Cela équivaut à :
\[
\begin{pmatrix} 4 \\ 2 \\ 5 \end{pmatrix} = \lambda \begin{pmatrix} -1 \\ -2 \\ -5 \end{pmatrix}
\]
Ce système donne trois équations :
\[
4 = -\lambda, \quad 2 = -2\lambda, \quad 5 = -5\lambda
\]
Les deux premières équations donnent \( \lambda = -4 \) et \( \lambda = -1 \), ce qui est une contradiction. Les vecteurs directeurs ne sont donc \textbf{pas colinéaires}. Les droites ne sont pas parallèles.

Étape 4 : Intersection des droites
Pour déterminer si les droites se coupent, cherchons des paramètres \( t_1 \) et \( t_2 \) tels que les points \( M_1(t_1) \) sur \( d_1 \) et \( M_2(t_2) \) sur \( d_2 \) soient les mêmes :
\[
\begin{cases}
2 + 4t_1 = 3 - t_2 \\
1 + 2t_1 = 3 - 2t_2 \\
3 + 5t_1 = 7 - 5t_2 \\
\end{cases}
\]
1. Résolvons la première équation :
   \[
   2 + 4t_1 = 3 - t_2 \Rightarrow t_2 = 1 + 4t_1
   \]
2. Remplaçons \( t_2 \) dans la deuxième équation :
   \[
   1 + 2t_1 = 3 - 2(1 + 4t_1) \Rightarrow 1 + 2t_1 = 3 - 2 - 8t_1 \Rightarrow 10t_1 = 2 \Rightarrow t_1 = \frac{1}{5}
   \]
3. En substituant \( t_1 = \frac{1}{5} \) dans \( t_2 = 1 + 4t_1 \) :
   \[
   t_2 = 1 + 4 \times \frac{1}{5} = \frac{9}{5}
   \]
4. Vérifions la troisième équation :
   \[
   3 + 5 \times \frac{1}{5} = 7 - 5 \times \frac{9}{5} \Rightarrow 4 = 4
   \]
La solution est cohérente, donc les droites \textbf{se coupent en un point}. Ce point d'intersection est obtenu en substituant \( t_1 = \frac{1}{5} \) dans les équations de \(d_1\) ou \( t_2 = \frac{9}{5} \) dans celles de \(d_2\) :
\[
\text{Point d'intersection} : \left(\frac{9}{5}, \frac{7}{5}, 4\right)
\]
Conclusion
Les droites \(d_1\) et \(d_2\) sont sécantes et se coupent en un point d'intersection \(\left(\frac{9}{5}, \frac{7}{5}, 4\right)\).


Exercice 6: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soient les droites \(d_1 : x = 1 + 3t, y = 2 + 3t, z = 3 + 3t\) et \(d_2 : x = t, y = 3 + t, z = 1 + 3t\). Déterminer la position relative de ses deux droites.

Pour déterminer la position relative des deux droites \(d_1\) et \(d_2\), il faut examiner trois aspects : si elles sont parallèles, si elles sont sécantes (se coupent en un point), ou si elles sont gauches (ni parallèles, ni sécantes).

Étape 1 : Représentation paramétrique des droites
Les droites \(d_1\) et \(d_2\) sont données par les équations paramétriques suivantes :

Pour \(d_1\) :  
\[
\begin{cases}
x = 1 + 3t \\
y = 2 + 3t \\
z = 3 + 3t \\
\end{cases}
\quad \text{avec } t \in \mathbb{R}
\]
Pour \(d_2\) :  
\[
\begin{cases}
x = t \\
y = 3 + t \\
z = 1 + 3t \\
\end{cases}
\quad \text{avec } t \in \mathbb{R}
\]
Étape 2 : Vecteurs directeurs
Le vecteur directeur de la droite \(d_1\) est obtenu en prenant les coefficients de \(t\) dans ses équations paramétriques :
\[
\vec{v_1} = \begin{pmatrix} 3 \\ 3 \\ 3 \end{pmatrix}
\]
De même, le vecteur directeur de la droite \(d_2\) est :
\[
\vec{v_2} = \begin{pmatrix} 1 \\ 1 \\ 3 \end{pmatrix}
\]
Étape 3 : Parallélisme
Pour que deux droites soient parallèles, leurs vecteurs directeurs doivent être colinéaires. On vérifie la colinéarité en cherchant s'il existe un réel \( \lambda \) tel que :
\[
\vec{v_1} = \lambda \vec{v_2}
\]
Cela équivaut à :
\[
\begin{pmatrix} 3 \\ 3 \\ 3 \end{pmatrix} = \lambda \begin{pmatrix} 1 \\ 1 \\ 3 \end{pmatrix}
\]
Ce système donne trois équations :
\[
3 = \lambda \cdot 1, \quad 3 = \lambda \cdot 1, \quad 3 = \lambda \cdot 3
\]
La première et la deuxième équation donnent \( \lambda = 3 \), mais la troisième équation donne \( 3 = 9 \), ce qui est absurde. Les vecteurs directeurs ne sont donc \textbf{pas colinéaires}. Les droites ne sont pas parallèles.

Étape 4 : Intersection des droites
Pour savoir si les droites se coupent en un point, il faut voir s'il existe des paramètres \( t_1 \) et \( t_2 \) tels que les points \( M_1(t_1) \) sur \( d_1 \) et \( M_2(t_2) \) sur \( d_2 \) soient les mêmes. Cela signifie :
\[
\begin{cases}
1 + 3t_1 = t_2 \\
2 + 3t_1 = 3 + t_2 \\
3 + 3t_1 = 1 + 3t_2 \\
\end{cases}
\]
On peut résoudre ce système :

1. De la première équation : \( t_2 = 1 + 3t_1 \).
2. Remplaçons \( t_2\) dans la deuxième équation :
   \[
   2 + 3t_1 = 3 + (1 + 3t_1) \Rightarrow 2 + 3t_1 = 4 + 3t_1 \Rightarrow 2 = 4 \quad \text{(absurde)}
   \]
Il y a une contradiction, donc les droites ne se coupent pas.

Conclusion
Puisque les droites ne sont ni parallèles ni sécantes, elles sont gauches (elles ne se rencontrent jamais et ne sont pas dans le même plan).


Exercice 7: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Soit la droite \(d : x = 1 + 2t, y = 3 - t, z = 2 + 3t\) et le plan \(P : 3x - 2y + z - 5 = 0\). Déterminer la position relative d'une droite \(d\) et du plan \(P\).

1. Trouver le vecteur directeur de la droite \(d\) et le vecteur normal du plan \(P\) :
   • Le vecteur directeur de la droite \(d\) est \((2, -1, 3)\).
   • Le vecteur normal du plan \(P\) est \((3, -2, 1)\).

2. Déterminer la position relative de la droite et du plan :
   • Une droite et un plan sont parallèles si le vecteur directeur de la droite est orthogonal au vecteur normal du plan, c'est-à-dire si leur produit scalaire est nul.
   • Ici, le produit scalaire du vecteur directeur de \(d\) et du vecteur normal de \(P\) est non nul, donc la droite et le plan ne sont pas parallèles.
   • Une droite et un plan sont sécants s'ils ont un point commun, c'est-à-dire s'il existe des valeurs de \(t\) qui vérifient à la fois l'équation de la droite et l'équation du plan.
  • En résolvant les équations, on trouve que la droite \(d\) et le plan \(P\) ont un point commun, donc ils sont sécants:
En effet, soit la droite \(d\) définie par :
\[
\left\{
    \begin{array}{ll}
        x = 1 + 2t \\
        y = 3 - t  & \mbox{avec } t \in \mathbb{R} \\
        z = 2 + 3t\
    \end{array}
\right..
\]
Et le plan \(P\) défini par :
\(3x - 2y + z - 5 = 0\)

Pour trouver le point d'intersection entre la droite \(d\) et le plan \(P\), nous devons résoudre le système d'équations suivant :

      \(3(1 + 2t) - 2(3 - t) + (2 + 3t) - 5 = 0\)
      \(3 + 6t - 6 + 2t + 2 + 3t - 5 = 0\)
      \(3 + 11t - 9 = 0\)
      \(11t = 6\)
\[t = \frac{6}{11}\]
En remplaçant la valeur de \(t\) dans les équations de la droite \(d\), on obtient les coordonnées du point d'intersection :

      \(x = 1 + 2(\frac{6}{11}) = \frac{13}{11}\)
      \(y = 3 - \frac{6}{11} = \frac{33}{11}\)
      \(z = 2 + 3(\frac{6}{11}) = \frac{20}{11}\)

Donc la droite \(d\) et le plan \(P\) ont un point commun de coordonnées \((\frac{13}{11}, \frac{33}{11}, \frac{20}{11})\), ce qui montre qu'ils sont sécants.


Projection Orthogonale et Intersections dans l'Espace
1. Projection Orthogonale d'un Point

Définition : Le projeté orthogonal d'un point M sur un plan Π est le point H ∈ Π tel que MH ⊥ Π.

Formule (plan d'équation ax + by + cz + d = 0) :
\begin{align} H \left( x_M - a\frac{ax_M + by_M + cz_M + d}{a^2+b^2+c^2}, \quad \right. \\ y_M - b\frac{ax_M + by_M + cz_M + d}{a^2+b^2+c^2}, \quad \\ \left. z_M - c\frac{ax_M + by_M + cz_M + d}{a^2+b^2+c^2} \right) \end{align}

Méthode pratique :

  1. Trouver un vecteur normal \(\vec{n}(a,b,c)\) du plan
  2. Écrire l'équation paramétrique de la droite \((MH)\) passant par \(M\) de vecteur n
  3. Calculer l'intersection de \((MH)\) avec Π
2. Intersection de Deux Droites

Soient deux droites :

  • D₁ passant par A(x₁,y₁,z₁), vecteur u(a₁,b₁,c₁)
  • D₂ passant par B(x₂,y₂,z₂), vecteur v(a₂,b₂,c₂)
Condition d'intersection :
\[ \det(\overrightarrow{AB}, \overrightarrow{u}, \overrightarrow{v}) = 0 \]

Méthode :

  1. Vérifier que u et v ne sont pas colinéaires
  2. Résoudre le système formé par les 6 équations paramétriques
  3. Vérifier la cohérence des paramètres
3. Intersection de Deux Plans

Soient deux plans :

  • Π₁ : a₁x + b₁y + c₁z + d₁ = 0
  • Π₂ : a₂x + b₂y + c₂z + d₂ = 0
Cas possibles :
• Plans parallèles ⇔ n₁ et n₂ colinéaires
• Plans confondus si en plus d₁ = k·d₂
• Sinon, intersection = droite

Méthode pour trouver la droite :

  1. Choisir une variable comme paramètre (ex: z = t)
  2. Résoudre le système 2×2 pour x et y
  3. Écrire les équations paramétriques
4. Intersection Droite-Plan

Soit :

  • Droite D passant par A, vecteur u(a,b,c)
  • Plan Π : px + qy + rz + s = 0
Condition :
• D ∥ Π ⇔ u·n = 0
• D ⊂ Π si en plus A ∈ Π
• Sinon, intersection = point unique

Calcul du point :

  1. Substituer les équations paramétriques de D dans Π
  2. Résoudre pour le paramètre t
  3. Calculer les coordonnées du point
M H distance Projection Orthogonale
Intersections I

Figure : Visualisation des projections et intersections dans l'espace

Applications Pratiques
📐 Architecture
Calcul des ombres portées (projection sur les plans)
🛰️ Astronomie
Détermination des trajectoires de satellites
🎮 Graphisme 3D
Calcul des collisions entre objets
Exercice Guidé

Énoncé : Soit le plan Π : 2x - y + 3z = 6 et le point M(1, -2, 4).

  1. Calculer le projeté orthogonal H de M sur Π
  2. Déterminer la distance MH
  3. Trouver l'intersection de la droite (MH) avec le plan Oxy
Indices :
1. Utiliser la formule de projection
2. Distance = √[(x_M-x_H)² + (y_M-y_H)² + (z_M-z_H)²]
3. Plan Oxy : z = 0
1. Bases et repères dans l'espace
Notions fondamentales

La géométrie dans l'espace ℝ³ nécessite des outils précis pour décrire les positions et les relations entre les objets géométriques. Trois concepts fondamentaux structurent cette approche : les points qui définissent des positions exactes, les vecteurs qui caractérisent les déplacements et les directions, et les repères qui établissent un système de référence absolu.

  • 🔹 Point : Objet géométrique sans dimension qui localise une position précise dans l'espace (noté A, B, M, etc.)
  • 🔹 Vecteur : Objet mathématique caractérisé par une direction, un sens et une norme (noté \(\vec{u}\), \(\vec{v}\), \(\vec{AB}\))
  • 🔹 Repère : Système de coordonnées permettant de repérer univoquement tout point de l'espace
Définition mathématique :
Un repère de l'espace est un quadruplet \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) où :
  • O est un point appelé origine du repère
  • \((\vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) forment une base vectorielle de l'espace vectoriel ℝ³
Types de bases vectorielles

Une base vectorielle \((\vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) peut présenter différentes propriétés géométriques importantes :

  • 🔹 Base orthogonale : Les vecteurs sont deux à deux perpendiculaires : \(\vec{i} \cdot \vec{j} = \vec{j} \cdot \vec{k} = \vec{k} \cdot \vec{i} = 0\)
  • 🔹 Base orthonormée : Base orthogonale dont tous les vecteurs sont unitaires : \(\|\vec{i}\| = \|\vec{j}\| = \|\vec{k}\| = 1\)
  • 🔹 Base directe : Respecte la règle de la main droite : \(\vec{i} \wedge \vec{j} = \vec{k}\)
  • 🔹 Base indirecte : Orientation inverse de la précédente : \(\vec{i} \wedge \vec{j} = -\vec{k}\)

Règle de la main droite : En plaçant le pouce selon \(\vec{i}\), l'index selon \(\vec{j}\), le majeur doit pointer naturellement selon \(\vec{k}\) pour former un trièdre direct.

Coordonnées et calculs vectoriels

Dans un repère \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\), tout point M de l'espace peut être repéré de manière unique par ses coordonnées \((x, y, z)\) telles que :

\(\overrightarrow{OM} = x\vec{i} + y\vec{j} + z\vec{k}\)

Les principales propriétés métriques sont :

  • Distance : Entre A\((x_1,y_1,z_1)\) et B\((x_2,y_2,z_2)\) :
    \(d(A,B) = \sqrt{(x_2-x_1)^2 + (y_2-y_1)^2 + (z_2-z_1)^2}\)
  • Milieu : Le milieu I de [AB] a pour coordonnées :
    \(I\left(\frac{x_1+x_2}{2}, \frac{y_1+y_2}{2}, \frac{z_1+z_2}{2}\right)\)
  • Norme d'un vecteur : \(\|\vec{u}\| = \sqrt{x^2 + y^2 + z^2}\)
Produit scalaire :
Pour \(\vec{u}(x_1, y_1, z_1)\) et \(\vec{v}(x_2, y_2, z_2)\) :
\(\vec{u} \cdot \vec{v} = x_1x_2 + y_1y_2 + z_1z_2 = \|\vec{u}\| \cdot \|\vec{v}\| \cdot \cos(\theta)\)
Outil fondamental pour calculer des angles et tester l'orthogonalité
i j k M(x,y,z) O x y z Repère orthonormé direct de l'espace O : origine | (i,j,k) : base vectorielle | M : point quelconque

Figure 1 : Représentation d'un repère orthonormé direct dans l'espace

2. Comment démontrer qu'une famille forme une base
Définition et critères

Une famille de trois vecteurs \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forme une base de ℝ³ si et seulement si ces vecteurs sont linéairement indépendants. Cela signifie que la seule solution à l'équation vectorielle :

\(a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w} = \vec{0}\)

est la solution triviale : \(a = b = c = 0\).

Propriété équivalente :
Les vecteurs \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forment une base si et seulement si tout vecteur de ℝ³ peut s'écrire de manière unique comme combinaison linéaire de ces trois vecteurs.
Méthodes de vérification

1. Méthode du déterminant :

Soit \(\vec{u}(x_1, y_1, z_1)\), \(\vec{v}(x_2, y_2, z_2)\), \(\vec{w}(x_3, y_3, z_3)\).

Les vecteurs forment une base si et seulement si :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} x_1 & x_2 & x_3 \\ y_1 & y_2 & y_3 \\ z_1 & z_2 & z_3 \end{vmatrix} \neq 0\)

2. Méthode par résolution de système :

Résoudre \(a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w} = \vec{0}\) et vérifier que \(a = b = c = 0\) est la seule solution.

3. Méthode géométrique :

Vérifier que les trois vecteurs ne sont pas coplanaires.

Exemple détaillé

Question : Les vecteurs \(\vec{u}(1, 2, 1)\), \(\vec{v}(2, 1, 0)\) et \(\vec{w}(1, 0, 2)\) forment-ils une base de ℝ³ ?

Solution par déterminant :

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} 1 & 2 & 1 \\ 2 & 1 & 0 \\ 1 & 0 & 2 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 0 \\ 0 & 2 \end{vmatrix} - 2 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 0 \\ 1 & 2 \end{vmatrix} + 1 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 1 \\ 1 & 0 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (1 \cdot 2 - 0 \cdot 0) - 2 \cdot (2 \cdot 2 - 0 \cdot 1) + 1 \cdot (2 \cdot 0 - 1 \cdot 1)\)

\(= 1 \cdot 2 - 2 \cdot 4 + 1 \cdot (-1) = 2 - 8 - 1 = -7\)

Conclusion : Puisque \(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = -7 \neq 0\), les trois vecteurs forment bien une base de ℝ³.

Cas 1: Base valide u v w det ≠ 0 Cas 2: Vecteurs coplanaires u v w det = 0 O O

Figure 2 : Comparaison entre une base valide et des vecteurs coplanaires

3. Comment démontrer qu'un quadruplet forme un repère
Définition et conditions

Un quadruplet \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forme un repère de l'espace si et seulement si :

  • 1. O est un point de l'espace (origine du repère)
  • 2. \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forment une base de l'espace vectoriel ℝ³

La condition essentielle est donc que les trois vecteurs soient linéairement indépendants.

Propriété fondamentale :
Si \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) est un repère, alors tout point M de l'espace peut s'écrire de manière unique sous la forme :
\(\overrightarrow{OM} = x\vec{u} + y\vec{v} + z\vec{w}\)
où \((x, y, z)\) sont les coordonnées de M dans ce repère.
Méthode de vérification

Pour vérifier qu'un quadruplet forme un repère, il suffit de :

  1. Identifier l'origine O (point donné)
  2. Extraire les trois vecteurs \(\vec{u}\), \(\vec{v}\), \(\vec{w}\)
  3. Calculer leur déterminant
  4. Vérifier que ce déterminant est non nul

Cas particuliers importants :

  • Repère orthogonal : \(\vec{u} \perp \vec{v}\), \(\vec{v} \perp \vec{w}\), \(\vec{w} \perp \vec{u}\)
  • Repère orthonormé : Orthogonal + \(\|\vec{u}\| = \|\vec{v}\| = \|\vec{w}\| = 1\)
  • Repère direct : \(\vec{u} \wedge \vec{v} \cdot \vec{w} > 0\)
Exemple complet

Question : Le quadruplet \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) forme-t-il un repère, sachant que :

  • A(1, 0, 0), B(2, 1, 0), C(0, 1, 1), D(1, 1, 2)

Solution :

Calculons les vecteurs :

  • \(\vec{AB} = B - A = (1, 1, 0)\)
  • \(\vec{AC} = C - A = (-1, 1, 1)\)
  • \(\vec{AD} = D - A = (0, 1, 2)\)

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD}) = \begin{vmatrix} 1 & -1 & 0 \\ 1 & 1 & 1 \\ 0 & 1 & 2 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 1 & 2 \end{vmatrix} - (-1) \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 0 & 2 \end{vmatrix} + 0 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 0 & 1 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (2 - 1) + 1 \cdot (2 - 0) = 1 + 2 = 3\)

Conclusion : Puisque \(\det(\vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD}) = 3 \neq 0\), le quadruplet \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) forme bien un repère de l'espace.

A B C D AB AC AD Repère (A, AB, AC, AD) A : origine | Les trois vecteurs forment une base

Figure 3 : Représentation géométrique d'un repère formé par quatre points

4. Applications et exercices résolus
Exercice 1 : Vérification d'une base

Énoncé : Soit ℛ\((O,\vec{i},\vec{j},\vec{k})\) un repère orthonormé direct. Déterminer si les vecteurs \(\vec{u} = \vec{i} + 2\vec{j} - \vec{k}\), \(\vec{v} = 2\vec{i} - \vec{j} + 3\vec{k}\) et \(\vec{w} = \vec{i} + \vec{j} + \vec{k}\) forment une base de ℝ³.

Solution :

Exprimons les vecteurs dans la base canonique :

  • \(\vec{u}(1, 2, -1)\)
  • \(\vec{v}(2, -1, 3)\)
  • \(\vec{w}(1, 1, 1)\)

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} 1 & 2 & 1 \\ 2 & -1 & 1 \\ -1 & 3 & 1 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} -1 & 1 \\ 3 & 1 \end{vmatrix} - 2 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 1 \\ -1 & 1 \end{vmatrix} + 1 \cdot \begin{vmatrix} 2 & -1 \\ -1 & 3 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (-1 - 3) - 2 \cdot (2 + 1) + 1 \cdot (6 - 1)\)

\(= -4 - 6 + 5 = -5\)

Conclusion : \(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = -5 \neq 0\), donc les trois vecteurs forment bien une base de ℝ³.

Exercice 2 : Propriétés d'un repère

Énoncé : Soit A(1,0,1), B(2,1,0), C(0,1,2) et D(1,1,1). Le repère \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) est-il orthogonal ?

Solution :

Calculons les vecteurs :

  • \(\vec{AB} = (1, 1, -1)\)
  • \(\vec{AC} = (-1, 1, 1)\)
  • \(\vec{AD} = (0, 1, 0)\)

Vérifions l'orthogonalité deux à deux :

  • \(\vec{AB} \cdot \vec{AC} = 1 \cdot (-1) + 1 \cdot 1 + (-1) \cdot 1 = -1 + 1 - 1 = -1 \neq 0\)

Conclusion : Le repère n'est pas orthogonal car \(\vec{AB} \cdot \vec{AC} \neq 0\).

Exercice 3 : Coordonnées dans un repère

Énoncé : Dans le repère \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\), soit M(2,3,1). Calculer les coordonnées de M dans le repère \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) où \(\vec{u} = \vec{i} + \vec{j}\), \(\vec{v} = \vec{i} - \vec{j}\), \(\vec{w} = \vec{k}\).

Solution :

Il faut exprimer \(\overrightarrow{OM} = 2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k}\) dans la base \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\).

Cherchons \(a, b, c\) tels que :

\(2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k} = a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w}\)

En substituant :

\(2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k} = a(\vec{i} + \vec{j}) + b(\vec{i} - \vec{j}) + c\vec{k}\)

Par identification des coefficients :

  • Coefficient de \(\vec{i}\) : \(2 = a + b\)
  • Coefficient de \(\vec{j}\) : \(3 = a - b\)
  • Coefficient de \(\vec{k}\) : \(1 = c\)

Résolution du système :

  • \(a + b = 2\)
  • \(a - b = 3\)

D'où : \(a = \frac{5}{2}\), \(b = -\frac{1}{2}\), \(c = 1\)

Conclusion : Les coordonnées de M dans le repère \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) sont \(\left(\frac{5}{2}, -\frac{1}{2}, 1\right)\).

M u v w Changement de base Même origine, bases différentes Base (i,j,k) : M(2,3,1) Base (u,v,w) : M(5/2,-1/2,1)

Figure 4 : Même point, coordonnées différentes selon la base

5. Méthodes et conseils pratiques
Stratégies de résolution

Pour vérifier qu'une famille forme une base :

  1. Identifier les trois vecteurs et leurs coordonnées
  2. Former la matrice avec ces vecteurs en colonnes
  3. Calculer le déterminant de cette matrice
  4. Conclure : déterminant non nul ⟺ base valide

Pour vérifier qu'un quadruplet forme un repère :

  1. Identifier l'origine (point donné)
  2. Calculer les trois vecteurs issus de cette origine
  3. Appliquer la méthode précédente à ces vecteurs
Erreurs courantes à éviter
  • ⚠️ Confusion vecteur/point : Bien distinguer les points (positions) des vecteurs (déplacements)
  • ⚠️ Calcul de déterminant : Attention aux signes lors du développement
  • ⚠️ Ordre des vecteurs : Le déterminant change de signe si on permute deux vecteurs
  • ⚠️ Oublier l'origine : Un repère nécessite un point origine et une base vectorielle
Propriétés importantes à retenir
  • Dimension : ℝ³ nécessite exactement 3 vecteurs pour former une base
  • Unicité : Si \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) est une base, alors tout vecteur s'écrit uniquement comme combinaison linéaire
  • Déterminant : Sa valeur absolue représente le volume du parallélépipède formé par les trois vecteurs
  • Orientation : Le signe du déterminant indique si la base est directe (>0) ou indirecte (<0)
Formule du déterminant 3×3 :
\(\begin{vmatrix} a & b & c \\ d & e & f \\ g & h & i \end{vmatrix} = a(ei - fh) - b(di - fg) + c(dh - eg)\)
Résumé des étapes clés
1. Base vectorielle : Trois vecteurs linéairement indépendants
2. Repère : Origine + base vectorielle
3. Test : Déterminant non nul
4. Application : Coordonnées uniques pour chaque point
1. Bases et repères dans l'espace
Notions fondamentales

La géométrie dans l'espace ℝ³ nécessite des outils précis pour décrire les positions et les relations entre les objets géométriques. Trois concepts fondamentaux structurent cette approche : les points qui définissent des positions exactes, les vecteurs qui caractérisent les déplacements et les directions, et les repères qui établissent un système de référence absolu.

  • 🔹 Point : Objet géométrique sans dimension qui localise une position précise dans l'espace (noté A, B, M, etc.)
  • 🔹 Vecteur : Objet mathématique caractérisé par une direction, un sens et une norme (noté \(\vec{u}\), \(\vec{v}\), \(\vec{AB}\))
  • 🔹 Repère : Système de coordonnées permettant de repérer univoquement tout point de l'espace
Définition mathématique :
Un repère de l'espace est un quadruplet \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) où :
  • O est un point appelé origine du repère
  • \((\vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) forment une base vectorielle de l'espace vectoriel ℝ³
Types de bases vectorielles

Une base vectorielle \((\vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\) peut présenter différentes propriétés géométriques importantes :

  • 🔹 Base orthogonale : Les vecteurs sont deux à deux perpendiculaires : \(\vec{i} \cdot \vec{j} = \vec{j} \cdot \vec{k} = \vec{k} \cdot \vec{i} = 0\)
  • 🔹 Base orthonormée : Base orthogonale dont tous les vecteurs sont unitaires : \(\|\vec{i}\| = \|\vec{j}\| = \|\vec{k}\| = 1\)
  • 🔹 Base directe : Respecte la règle de la main droite : \(\vec{i} \wedge \vec{j} = \vec{k}\)
  • 🔹 Base indirecte : Orientation inverse de la précédente : \(\vec{i} \wedge \vec{j} = -\vec{k}\)

Règle de la main droite : En plaçant le pouce selon \(\vec{i}\), l'index selon \(\vec{j}\), le majeur doit pointer naturellement selon \(\vec{k}\) pour former un trièdre direct.

Coordonnées et calculs vectoriels

Dans un repère \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\), tout point M de l'espace peut être repéré de manière unique par ses coordonnées \((x, y, z)\) telles que :

\(\overrightarrow{OM} = x\vec{i} + y\vec{j} + z\vec{k}\)

Les principales propriétés métriques sont :

  • Distance : Entre A\((x_1,y_1,z_1)\) et B\((x_2,y_2,z_2)\) :
    \(d(A,B) = \sqrt{(x_2-x_1)^2 + (y_2-y_1)^2 + (z_2-z_1)^2}\)
  • Milieu : Le milieu I de [AB] a pour coordonnées :
    \(I\left(\frac{x_1+x_2}{2}, \frac{y_1+y_2}{2}, \frac{z_1+z_2}{2}\right)\)
  • Norme d'un vecteur : \(\|\vec{u}\| = \sqrt{x^2 + y^2 + z^2}\)
Produit scalaire :
Pour \(\vec{u}(x_1, y_1, z_1)\) et \(\vec{v}(x_2, y_2, z_2)\) :
\(\vec{u} \cdot \vec{v} = x_1x_2 + y_1y_2 + z_1z_2 = \|\vec{u}\| \cdot \|\vec{v}\| \cdot \cos(\theta)\)
Outil fondamental pour calculer des angles et tester l'orthogonalité
i j k M(x,y,z) O x y z Repère orthonormé direct de l'espace O : origine | (i,j,k) : base vectorielle | M : point quelconque

Figure 1 : Représentation d'un repère orthonormé direct dans l'espace

2. Comment démontrer qu'une famille forme une base
Définition et critères

Une famille de trois vecteurs \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forme une base de ℝ³ si et seulement si ces vecteurs sont linéairement indépendants. Cela signifie que la seule solution à l'équation vectorielle :

\(a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w} = \vec{0}\)

est la solution triviale : \(a = b = c = 0\).

Propriété équivalente :
Les vecteurs \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forment une base si et seulement si tout vecteur de ℝ³ peut s'écrire de manière unique comme combinaison linéaire de ces trois vecteurs.
Méthodes de vérification

1. Méthode du déterminant :

Soit \(\vec{u}(x_1, y_1, z_1)\), \(\vec{v}(x_2, y_2, z_2)\), \(\vec{w}(x_3, y_3, z_3)\).

Les vecteurs forment une base si et seulement si :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} x_1 & x_2 & x_3 \\ y_1 & y_2 & y_3 \\ z_1 & z_2 & z_3 \end{vmatrix} \neq 0\)

2. Méthode par résolution de système :

Résoudre \(a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w} = \vec{0}\) et vérifier que \(a = b = c = 0\) est la seule solution.

3. Méthode géométrique :

Vérifier que les trois vecteurs ne sont pas coplanaires.

Exemple détaillé

Question : Les vecteurs \(\vec{u}(1, 2, 1)\), \(\vec{v}(2, 1, 0)\) et \(\vec{w}(1, 0, 2)\) forment-ils une base de ℝ³ ?

Solution par déterminant :

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} 1 & 2 & 1 \\ 2 & 1 & 0 \\ 1 & 0 & 2 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 0 \\ 0 & 2 \end{vmatrix} - 2 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 0 \\ 1 & 2 \end{vmatrix} + 1 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 1 \\ 1 & 0 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (1 \cdot 2 - 0 \cdot 0) - 2 \cdot (2 \cdot 2 - 0 \cdot 1) + 1 \cdot (2 \cdot 0 - 1 \cdot 1)\)

\(= 1 \cdot 2 - 2 \cdot 4 + 1 \cdot (-1) = 2 - 8 - 1 = -7\)

Conclusion : Puisque \(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = -7 \neq 0\), les trois vecteurs forment bien une base de ℝ³.

Cas 1: Base valide u v w det ≠ 0 Cas 2: Vecteurs coplanaires u v w det = 0 O O

Figure 2 : Comparaison entre une base valide et des vecteurs coplanaires

3. Comment démontrer qu'un quadruplet forme un repère
Définition et conditions

Un quadruplet \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forme un repère de l'espace si et seulement si :

  • 1. O est un point de l'espace (origine du repère)
  • 2. \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) forment une base de l'espace vectoriel ℝ³

La condition essentielle est donc que les trois vecteurs soient linéairement indépendants.

Propriété fondamentale :
Si \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) est un repère, alors tout point M de l'espace peut s'écrire de manière unique sous la forme :
\(\overrightarrow{OM} = x\vec{u} + y\vec{v} + z\vec{w}\)
où \((x, y, z)\) sont les coordonnées de M dans ce repère.
Méthode de vérification

Pour vérifier qu'un quadruplet forme un repère, il suffit de :

  1. Identifier l'origine O (point donné)
  2. Extraire les trois vecteurs \(\vec{u}\), \(\vec{v}\), \(\vec{w}\)
  3. Calculer leur déterminant
  4. Vérifier que ce déterminant est non nul

Cas particuliers importants :

  • Repère orthogonal : \(\vec{u} \perp \vec{v}\), \(\vec{v} \perp \vec{w}\), \(\vec{w} \perp \vec{u}\)
  • Repère orthonormé : Orthogonal + \(\|\vec{u}\| = \|\vec{v}\| = \|\vec{w}\| = 1\)
  • Repère direct : \(\vec{u} \wedge \vec{v} \cdot \vec{w} > 0\)
Exemple complet

Question : Le quadruplet \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) forme-t-il un repère, sachant que :

  • A(1, 0, 0), B(2, 1, 0), C(0, 1, 1), D(1, 1, 2)

Solution :

Calculons les vecteurs :

  • \(\vec{AB} = B - A = (1, 1, 0)\)
  • \(\vec{AC} = C - A = (-1, 1, 1)\)
  • \(\vec{AD} = D - A = (0, 1, 2)\)

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD}) = \begin{vmatrix} 1 & -1 & 0 \\ 1 & 1 & 1 \\ 0 & 1 & 2 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 1 & 2 \end{vmatrix} - (-1) \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 0 & 2 \end{vmatrix} + 0 \cdot \begin{vmatrix} 1 & 1 \\ 0 & 1 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (2 - 1) + 1 \cdot (2 - 0) = 1 + 2 = 3\)

Conclusion : Puisque \(\det(\vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD}) = 3 \neq 0\), le quadruplet \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) forme bien un repère de l'espace.

A B C D AB AC AD Repère (A, AB, AC, AD) A : origine | Les trois vecteurs forment une base

Figure 3 : Représentation géométrique d'un repère formé par quatre points

4. Applications et exercices résolus
Exercice 1 : Vérification d'une base

Énoncé : Soit ℛ\((O,\vec{i},\vec{j},\vec{k})\) un repère orthonormé direct. Déterminer si les vecteurs \(\vec{u} = \vec{i} + 2\vec{j} - \vec{k}\), \(\vec{v} = 2\vec{i} - \vec{j} + 3\vec{k}\) et \(\vec{w} = \vec{i} + \vec{j} + \vec{k}\) forment une base de ℝ³.

Solution :

Exprimons les vecteurs dans la base canonique :

  • \(\vec{u}(1, 2, -1)\)
  • \(\vec{v}(2, -1, 3)\)
  • \(\vec{w}(1, 1, 1)\)

Calculons le déterminant :

\(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = \begin{vmatrix} 1 & 2 & 1 \\ 2 & -1 & 1 \\ -1 & 3 & 1 \end{vmatrix}\)

Développement selon la première ligne :

\(= 1 \cdot \begin{vmatrix} -1 & 1 \\ 3 & 1 \end{vmatrix} - 2 \cdot \begin{vmatrix} 2 & 1 \\ -1 & 1 \end{vmatrix} + 1 \cdot \begin{vmatrix} 2 & -1 \\ -1 & 3 \end{vmatrix}\)

\(= 1 \cdot (-1 - 3) - 2 \cdot (2 + 1) + 1 \cdot (6 - 1)\)

\(= -4 - 6 + 5 = -5\)

Conclusion : \(\det(\vec{u}, \vec{v}, \vec{w}) = -5 \neq 0\), donc les trois vecteurs forment bien une base de ℝ³.

Exercice 2 : Propriétés d'un repère

Énoncé : Soit A(1,0,1), B(2,1,0), C(0,1,2) et D(1,1,1). Le repère \((A, \vec{AB}, \vec{AC}, \vec{AD})\) est-il orthogonal ?

Solution :

Calculons les vecteurs :

  • \(\vec{AB} = (1, 1, -1)\)
  • \(\vec{AC} = (-1, 1, 1)\)
  • \(\vec{AD} = (0, 1, 0)\)

Vérifions l'orthogonalité deux à deux :

  • \(\vec{AB} \cdot \vec{AC} = 1 \cdot (-1) + 1 \cdot 1 + (-1) \cdot 1 = -1 + 1 - 1 = -1 \neq 0\)

Conclusion : Le repère n'est pas orthogonal car \(\vec{AB} \cdot \vec{AC} \neq 0\).

Exercice 3 : Coordonnées dans un repère

Énoncé : Dans le repère \((O, \vec{i}, \vec{j}, \vec{k})\), soit M(2,3,1). Calculer les coordonnées de M dans le repère \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) où \(\vec{u} = \vec{i} + \vec{j}\), \(\vec{v} = \vec{i} - \vec{j}\), \(\vec{w} = \vec{k}\).

Solution :

Il faut exprimer \(\overrightarrow{OM} = 2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k}\) dans la base \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\).

Cherchons \(a, b, c\) tels que :

\(2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k} = a\vec{u} + b\vec{v} + c\vec{w}\)

En substituant :

\(2\vec{i} + 3\vec{j} + \vec{k} = a(\vec{i} + \vec{j}) + b(\vec{i} - \vec{j}) + c\vec{k}\)

Par identification des coefficients :

  • Coefficient de \(\vec{i}\) : \(2 = a + b\)
  • Coefficient de \(\vec{j}\) : \(3 = a - b\)
  • Coefficient de \(\vec{k}\) : \(1 = c\)

Résolution du système :

  • \(a + b = 2\)
  • \(a - b = 3\)

D'où : \(a = \frac{5}{2}\), \(b = -\frac{1}{2}\), \(c = 1\)

Conclusion : Les coordonnées de M dans le repère \((O, \vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) sont \(\left(\frac{5}{2}, -\frac{1}{2}, 1\right)\).

M u v w Changement de base Même origine, bases différentes Base (i,j,k) : M(2,3,1) Base (u,v,w) : M(5/2,-1/2,1)

Figure 4 : Même point, coordonnées différentes selon la base

5. Méthodes et conseils pratiques
Stratégies de résolution

Pour vérifier qu'une famille forme une base :

  1. Identifier les trois vecteurs et leurs coordonnées
  2. Former la matrice avec ces vecteurs en colonnes
  3. Calculer le déterminant de cette matrice
  4. Conclure : déterminant non nul ⟺ base valide

Pour vérifier qu'un quadruplet forme un repère :

  1. Identifier l'origine (point donné)
  2. Calculer les trois vecteurs issus de cette origine
  3. Appliquer la méthode précédente à ces vecteurs
Erreurs courantes à éviter
  • ⚠️ Confusion vecteur/point : Bien distinguer les points (positions) des vecteurs (déplacements)
  • ⚠️ Calcul de déterminant : Attention aux signes lors du développement
  • ⚠️ Ordre des vecteurs : Le déterminant change de signe si on permute deux vecteurs
  • ⚠️ Oublier l'origine : Un repère nécessite un point origine et une base vectorielle
Propriétés importantes à retenir
  • Dimension : ℝ³ nécessite exactement 3 vecteurs pour former une base
  • Unicité : Si \((\vec{u}, \vec{v}, \vec{w})\) est une base, alors tout vecteur s'écrit uniquement comme combinaison linéaire
  • Déterminant : Sa valeur absolue représente le volume du parallélépipède formé par les trois vecteurs
  • Orientation : Le signe du déterminant indique si la base est directe (>0) ou indirecte (<0)
Formule du déterminant 3×3 :
\(\begin{vmatrix} a & b & c \\ d & e & f \\ g & h & i \end{vmatrix} = a(ei - fh) - b(di - fg) + c(dh - eg)\)
Résumé des étapes clés
1. Base vectorielle : Trois vecteurs linéairement indépendants
2. Repère : Origine + base vectorielle
3. Test : Déterminant non nul
4. Application : Coordonnées uniques pour chaque point

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